L'Inde interdit Free Basics, l'Internet gratuit de Facebook

Le service d'Internet gratuit sur mobile développé par Mark Zuckerberg vient d'être définitivement mis hors jeu par l'Autorité de régulation des télécoms en Inde (TRAI). Alors qu'un Indien sur six seulement dispose d'une connexion, le gendarme des télécoms a estimé qu'accepter l'offre Free Basics reviendrait à proposer des tarifs discriminatoires aux internautes, selon les contenus.
L'offre d'Internet gratuit de MarK Zuckerberg, le patron de Facebook, s'est heurté à l'autorité de régulation des télécommunications indienne, qui a décidé de l'interdire ce lundi.

Article publié le 08/02 à 15h36, mis à jour à 17h35.

L'Inde vient de doucher une bonne fois pour toutes les visées philantropiques de Mark Zuckerberg, pour qui la "connectivité" est un "droit de l'homme". Après l'avoir suspendu en décembre, le régulateur indien des télécoms a finalement opté lundi 8 février pour l'interdiction pure et simple de son offre sur mobile Free Basics, présentée par le patron de Facebook comme un moyen de connecter les populations qui n'ont pas accès à Internet.

Une entrave à "la neutralité du net"

Facebook est sévèrement critiqué en Inde par les défenseurs de la "neutralité du Net" qui estiment qu'en proposant un accès gratuit, mais limité, à certains sites, l'offre Free Basics va à l'encontre du principe selon lequel internet doit être accessible en totalité à tous dans les mêmes conditions. C'est pour la même raison que l'Egypte a récemment décidé d'interdire l'application.

    I Lire Nouveau revers pour Free Basics, l'Internet gratuit de Facebook

L'autorité de régulation des télécoms en Inde (TRAI), tout en ne rendant pas un avis explicite sur la neutralité d'internet, a décidé d'interdire "d'offrir ou d'appliquer des tarifs discriminatoires" selon les contenus.

Le régulateur a émis une décision "qui interdit aux fournisseurs de services d'offrir ou d'appliquer des tarifs discriminatoires pour des services de données sur la base du contenu accessible par le consommateur", a indiqué le secrétaire général du TRAI, Sudhir Gupta, dans un communiqué.

"En définissant cette réglementation, l'autorité a largement été inspirée par les principes de neutralité du net pour s'assurer que les consommateurs aient un accès libre et non discriminatoire à internet", a-t-il ajouté.

Ces principes seront revus tous les deux ans, a ajouté le responsable.

Un marché d'un milliard d'internautes

"Bien que déçus par cette issue, nous allons poursuivre nos efforts pour éliminer les barrières et donner un chemin d'accès plus facile à internet et à toutes les opportunités qu'il apporte, aux personnes qui n'en bénéficient pas encore", déclare Facebook dans un communiqué.

Un marché de plus d'un milliards d'internautes

Facebook a déjà lancé son service gratuit dans 35 pays émergents dans le monde. En Inde, il avait été suspendu temporairement en décembre dans le pays le temps que le régulateur achève sa consultation sur un accès différencié à internet.

Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, avait fait part en octobre lors d'une visite en Inde de son souhait d'aider "le prochain milliard" de personnes n'ayant pas internet en Inde à y accéder. L'Inde est un marché crucial pour le développement de Facebook, son deuxième plus grand derrière les Etats-Unis. Le pays comptait plus de 300 millions d'utilisateurs d'internet sur mobile fin 2015, selon l'Internet and mobile association in India (IAMAI), représentant les groupes de l'internet et du mobile en Inde.

"Un Internet pauvre pour des gens pauvres"

Les pourfendeurs de l'initiative de Facebook avaient critiqué "un Internet pauvre pour des gens pauvres". Le régulateur a précisé que certaines exceptions à sa décision pourraient être envisagées pour des situations d'urgence. Un porte-parole de Reliance a refusé de commenter cette décision et Facebook n'avait pas réagi dans la soirée.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 08/02/2016 à 16:22
Signaler
"les visées philantropiques de Mark Zuckerberg" Certainement pas philanthropiques, intéressées même. Tout comme quand Cook a dit qu'il donnerait sa fortune, quand il arrêterait de travailler (déjà...), à des associations, ainsi que Buffet et Gate...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.