Climat : 2023 clôture une décennie de records, de chaleur mais pas seulement

L'année 2023 a conclu la décennie la plus chaude jamais enregistrée, poussant la planète « au bord du gouffre », a alerté l'ONU ce mardi. Les records ont été battus concernant la température moyenne à la surface du globe mais aussi la chaleur des océans, l'élévation du niveau de la mer ou encore le recul des glaciers.
La hausse de la température mondiale sur le long terme est en grande partie due à l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. (photo d'illustration)
La hausse de la température mondiale sur le long terme est en grande partie due à l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. (photo d'illustration) (Crédits : Reuters)

Jamais le monde n'a eu aussi chaud que l'année dernière. Dans son dernier rapport publié ce mardi 19 mars, l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l'ONU, confirme que 2023 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée. La température moyenne à la surface du globe a été de 1,45°C au-dessus du niveau de référence de l'ère préindustrielle.

« Chaque fraction de degré de réchauffement climatique a un impact sur l'avenir de la vie sur Terre », a rappelé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

2023 a par ailleurs clôturé la décennie (2014-2023) la plus chaude jamais observée, dépassant la moyenne 1850‑1900 de 1,20°C. Pour la secrétaire générale de l'OMM, Celeste Saulo, « jamais nous n'avons été aussi proches - bien que temporairement pour le moment - de la limite inférieure fixée à 1,5 °C dans l'Accord de Paris sur les changements climatiques ».

« La communauté météorologique mondiale met en garde le monde entier et tire la sonnette d'alarme : nous sommes en alerte rouge », a-t-elle assuré.

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Pour rappel, la hausse de la température mondiale sur le long terme est due à l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, qui ont atteint des niveaux record en 2022. L'arrivée du phénomène El Niño, au milieu de l'année 2023, a également contribué à la montée rapide des températures, selon l'OMM.

Records pulvérisés

Ce qui est d'autant plus inquiétant, c'est que ce n'est pas qu'au niveau des températures que 2023 s'est (malheureusement) révélée extraordinaire. Le rapport montre que des records ont été battus, voire dans certains cas « pulvérisés », s'agissant aussi des niveaux de gaz à effet de serre, du contenu thermique et de l'acidification des océans, de l'élévation du niveau de la mer, de l'étendue de la banquise antarctique et du recul des glaciers.

La planète est « au bord du gouffre » alors que « la pollution par les combustibles fossiles provoque un chaos climatique sans précédent », a alerté le chef de l'ONU.

Ainsi, près d'un tiers de l'ensemble des océans dans le monde étaient sous l'emprise d'une vague de chaleur marine. À la fin de 2023, plus de 90% des océans de la planète avaient connu des vagues de chaleur à un moment ou à un autre de l'année, selon l'OMM. L'augmentation de la fréquence et de l'intensité des vagues de chaleur marines entraîne de profondes répercussions négatives sur les écosystèmes marins et les récifs coralliens.

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Par ailleurs, le niveau moyen de la mer à l'échelle du globe a atteint un niveau record en 2023, ce qui traduit la poursuite du réchauffement des océans (expansion thermique) ainsi que la fonte des glaciers et des nappes glaciaires. Signe inquiétant, le taux d'élévation de ce niveau moyen au cours de la dernière décennie (2014-2023) est plus de deux fois supérieur à celui de la première décennie de l'ère satellitaire (1993-2002).

Les glaciers de référence à travers la planète ont subi le recul le plus important jamais enregistré depuis 1950, après une fonte extrême dans l'ouest de l'Amérique du Nord et en Europe, selon des données préliminaires.

2024 déjà sur la même lancée

Il y a en effet urgence lorsque l'on voit les prévisions pour l'année 2024. Celle-ci a à peine commencé que les prévisions tablent sur de nouveaux records.

« Nous ne pouvons pas le dire avec certitude » mais « je dirais qu'il y a une probabilité élevée que 2024 batte à nouveau le record de 2023 », a déclaré Omar Baddour, de l'OMM, en conférence de presse.

Si bien que, pour Celeste Saulo, « la crise climatique est LE défi déterminant auquel l'humanité est confrontée et elle est inextricablement mêlée à la crise des inégalités, comme en témoignent l'insécurité alimentaire croissante, les déplacements de population et la perte de biodiversité ». Les vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses, les feux incontrôlés et l'intensification rapide des cyclones tropicaux sèment « la misère et le chaos », bouleversant la vie quotidienne de millions de personnes et infligeant des pertes économiques de plusieurs milliards de dollars, alerte l'OMM.

Il y a cependant « une lueur d'espoir » selon l'OMM : les capacités de production d'énergie renouvelable en 2023 ont augmenté de près de 50% sur un an, le taux le plus élevé observé au cours des deux dernières décennies. Pour le chef de l'ONU, « il est encore temps de lancer une bouée de sauvetage aux populations et à la planète », mais il faut agir « maintenant ». L'appel est, une fois de plus, lancé.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 20/03/2024 à 4:26
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Les records dont faits pour être battus, l'ONU le machin qui ne sert à rien serait avisé de cesser de nous casser les pieds avec un sujet dont la majorité de la population mondiale se moque éperdument. Et le secrétaire général du machin ne dit que d...

le 20/03/2024 à 7:57
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Le réchauffement climatique dérange et ébranle bien des certitudes. Merci pour votre commentaire.

à écrit le 19/03/2024 à 18:06
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Qu'a fait l'ONU pour limiter la surnatalité dans le monde ces dernières décennies ?

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