AMSTERDAM (Reuters) - Les Pays-Bas ont annoncé vendredi l'envoi au Mali d'un contingent de 380 soldats ainsi que des hélicoptères de combat pour renforcer la mission de maintien de la paix de l'Onu.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), opérationnelle depuis le 1er juillet, doit prendre le relais des troupes françaises et africaines.

Mais avec la moitié de 12.600 soldats initialement prévus et l'insuffisance de ses équipements, elle manque de moyens pour remplir sa mission.

"Nous pensons qu'une participation néerlandaise augmentera les chances de succès de la mission de l'Onu", a déclaré le Premier ministre, Mark Rutte.

Le chef du gouvernement néerlandais a expliqué sa décision par la nécessité de lutter contre les islamistes armés. "Si rien n'est fait, ils seront en mesure de menacer non seulement d'autres pays africains, mais aussi l'Europe", a-t-il ajouté.

La participation de l'armée néerlandaise à des missions de l'Onu est une question sensible aux Pays-Bas depuis les massacres de Srebrenica en juillet 1995. Quelque 7.500 hommes et enfants vivant dans cette enclave musulmane de Bosnie décrétée "zone de sécurité" par l'Onu avaient été tués par les forces du général bosno-serbe Ratko Mladic sous le regard impuissant des casques bleus.

L'opération malienne de l'armée néerlandaise, qui devrait coûter 65 millions d'euros la première année, sera sa première intervention conséquente à l'étranger depuis son retrait d'Afghanistan, en 2010.

Mark Rutte a précisé que les casques bleus néerlandais se concentreraient surtout sur la collecte et l'analyse de renseignements.

Anthony Deutsch; Henri-Pierre André pour le service français