Takieddine entendu par un juge sur l'argent libyen

reuters.com  |   |  381  mots

PARIS (Reuters) - L'homme d'affaires Ziad Takieddine est entendu mercredi par un juge d'instruction au pôle financier de Paris après ses accusations sur la remise d'argent libyen à Nicolas Sarkozy avant la présidentielle de 2007, a-t-on appris auprès de son avocate.

L'audition, qui a été suspendue en fin de matinée, devait reprendre en début d'après-midi, a précisé Me Elise Arfi à Reuters.

Ce Franco-Libanais risque en théorie une mise en examen pour avoir joué un rôle d'intermédiaire qu'il conteste, affirmant qu'il n'était pas question à l'époque de financer une campagne électorale.

"Quand il remet les fonds, Ziad Takieddine assure le faire en vertu d'accords prévoyant la formation d'agents du renseignement libyen par la France", avait assuré Elise Arfi après l'audition de son client par les enquêteurs le 17 novembre.

A la mi-novembre, Ziad Takieddine avait affirmé au site d'informations Mediapart avoir remis entre 2006 et janvier 2007 trois mallettes d'argent libyen pour un total de 5 millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à Claude Guéant, qui était son directeur de cabinet.

Il avait confirmé ses dires le 17 novembre, tout en expliquant qu'il n'avait "jamais été question de financer une quelconque campagne électorale" et qu'il n'avait pas d'éléments pour l'affirmer", avait expliqué Elise Arfi.

Nicolas Sarkozy et Claude Guéant ont démenti formellement les faits allégués par Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi, et leurs avocats ont annoncé des poursuites en diffamation à son encontre.

Dans Le Figaro, Nicolas Sarkozy avait dénoncé une "manœuvre nauséabonde pour interférer dans la primaire de la droite et du centre", finalement remportée par François Fillon.

Le parquet de Paris a ouvert en avril 2013 une information judiciaire sur un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L'enquête porte sur des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment, complicité et recel de ces infractions.

Ziad Takieddine avait déjà accusé Nicolas Sarkozy devant la justice ou la presse d'avoir bénéficié de largesses de Tripoli mais il n'avait jamais indiqué avoir lui-même livré de l'argent.

(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)