L'Ecosse envisage "très sérieusement" un nouveau référendum

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(Crédits : © Russell Cheyne / Reuters)

EDIMBOURG (Reuters) - Le gouvernement autonome écossais envisage "très sérieusement" pour l'année prochaine un nouveau référendum sur l'indépendance, a-t-on appris jeudi auprès d'un conseiller du gouvernement écossais.

Consulté en septembre 2014, les Ecossais ont rejeté à 55% la voie de la sécession, mais les nationalistes du Parti national écossais (SNP) au pouvoir à Edimbourg estiment que le contexte du Brexit a changé la donne et qu'il peut enclencher une nouvelle dynamique.

Tandis que les électeurs du Royaume-Uni votaient globalement en faveur d'une sortie de l'Union européenne lors du référendum du 23 juin dernier, les Ecossais ont plébiscité pour leur part à 62% un maintien dans l'UE et redoutent à présent les effets du Brexit sur leur économie.

"Je suis convaincu que le gouvernement écossais pense très, très sérieusement à un référendum sur l'indépendance l'année prochaine", a déclaré Charles Grant, qui siège au conseil permanent sur l'Europe créé par le gouvernement d'Edimbourg dans la foulée du référendum sur le Brexit.

"Ils ont le sentiment que l'émotion et la dynamique sont suffisantes pour surmonter les aspects économiques négatifs (d'une éventuelle indépendance). Plus le Brexit sera dure, plus la probabilité de sécession sera élevée", a-t-il ajouté.

En septembre 2014, les incertitudes économiques d'une Ecosse indépendante avaient en partie expliqué la victoire du camp du "non". Mais depuis le succès du Brexit, Edimbourg redoute qu'une sortie de l'Union européenne en même temps que le reste du Royaume-Uni pénalise encore plus l'économie écossaise.

Au début du mois, le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, a estimé que le gouvernement conservateur de Theresa May n'autoriserait jamais un nouveau référendum d'autodétermination en Ecosse.

Nicola Sturgeon, la Première ministre du gouvernement autonome d'Edimbourg qui n'a pas encore officiellement dévoilé ses cartes, lui avait répliqué en indiquant qu'empêcher la tenue d'un deuxième référendum serait une initiative "désastreuse" de la part de Londres.

Il y a deux semaines, le quotidien The Courier, basé à Dundee, rapportait que les fonctionnaires de l'administration régionale avaient reçu instruction de se préparer à un second référendum.

Selon le même journal, les services de Theresa May au 10, Downing Street, travaillent eux sur l'hypothèse selon laquelle Nicola Sturgeon va réclamer la tenue d'une nouvelle consultation en août 2018.

(Elisabeth O'Leary avec Marc Jones et John Geddie à Londres; Henri-Pierre André pour le service français)