Plusieurs médias interdits d'un briefing à la Maison blanche

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Plusieurs medias interdits d'un briefing a la maison blanche[reuters.com]
(Crédits : © Yuri Gripas / Reuters)

WASHINGTON (Reuters) - La Maison blanche a interdit vendredi plusieurs médias américains d'accès à un briefing organisé par le porte-parole de la présidence, Sean Spicer.

Les journalistes de CNN, du New York Times, du site Politico, du Los Angeles Times et du site BuzzFeed n'ont pas eu le droit d'assister à cette intervention.

Ce briefing hors caméra (ou 'gaggle' dans le jargon des correspondants accrédités à la Maison blanche) qui s'est tenu dans le bureau de Sean Spicer remplaçait le traditionnel point de presse télévisé quotidien organisé dans la salle de presse de la Maison blanche.

L'agence Reuters y était présente, de même qu'une dizaine d'autres médias, dont Bloomberg et CBS.

"Notre travail consiste à faire en sorte d'être réceptifs aux gens des médias. Nous voulons nous assurer de répondre à vos questions, mais nous n'avons pas à le faire devant une caméra tous les jours", a dit Sean Spicer.

Ces briefings hors caméra ne sont pas inhabituels. La Maison blanche invite souvent certains médias à des briefings consacrés à des sujets particuliers. Mais les briefings ou "gaggles" sont généralement ouverts à tous les médias.

"Il ne s'est jamais rien produit de ce genre à la Maison blanche au cours de la longue histoire de notre couverture de multiples administrations émanant de partis différents", a réagi le directeur du New York Times, Dean Baquet, dans un communiqué.

"La liberté d'accès des médias à un gouvernement transparent relève évidemment d'un intérêt national crucial", ajoute-t-il tandis que sur Twitter, CNN dénonçait un "développement inacceptable".

L'Association des correspondants de la Maison blanche (WHCA) a également protesté. "Le conseil de la WHCA conteste vivement la manière dont le briefing d'aujourd'hui est géré par la Maison blanche", a déclaré Jeff Mason, président de la WHCA et journaliste de Reuters.

Pendant la campagne comme depuis son investiture, le 20 janvier dernier, Donald Trump a dénoncé régulièrement les médias jugés trop critiques à son égard, les accusant d'être "malhonnêtes" et "défaillants" et de propager de "fausses informations" (fake news). La semaine dernière, il a affirmé dans un tweet que le New York Times et les chaînes de télévision NBC, ABC, CBS et CNN étaient "l'ennemi du peuple américain".

(Ayesha Rascoe et Steve Holland; Henri-Pierre André pour le service français)