Brésil : Temer appelle à un verdict rapide sur l'élection de 2014

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Temer appelle a un verdict rapide sur l'election de 2014[reuters.com]
(Crédits : Ueslei Marcelino)

par Daniel Flynn

SAO PAOLO (Reuters) - Le président brésilien Michel Temer a appelé lundi le Tribunal supérieur électoral (TSE) à statuer rapidement sur l'utilisation présumée de fonds illégaux pendant sa campagne en 2014, afin de lever les incertitudes pesant sur la reprise économique du pays.

L'économie brésilienne a enregistré une progression positive au premier trimestre 2017, ont déclaré lundi des responsables brésiliens après deux années de récession.

Le ministre des Finances, Henrique Meirelles, a dit lundi à des journalistes que l'économie avait progressé d'environ 0,7% de janvier à mars par rapport au dernier trimestre 2016. Il a dit toutefois s'attendre à un repli au deuxième trimestre, avant un retour à la croissance dans la deuxième moitié de l'année.

Outre l'enquête du TSE, Michel Temer a été visé ce mois-ci par des accusation de corruption portées par des cadres du groupe alimentaire JBS SA et la Cour suprême a ouvert une enquête le visant pour corruption et obstruction à la justice.

Temer a démenti tout abus et a promis de se battre jusqu'au bout pour rester au pouvoir, ouvrant une nouvelle période d'incertitude politique au Brésil.

Lundi, devant des journalistes, il a estimé que la baisse de l'inflation, des taux d'intérêt, et la hausse de l'investissement au premier trimestre témoignaient de la robustesse de l'économie brésilienne.

"Cette crise est plus politique qu'économique", a-t-il dit, ajoutant que son gouvernement allait mettre en oeuvre les réformes prévues d'assouplissement du marché du travail et de relèvement de l'âge de départ à la retraite.

Des proches de sa coalition conservatrice ont cependant confié récemment à Reuters qu'ils attendaient la décision du Tribunal supérieur électoral avant de s'engager avec Temer, dont la cote de popularité est passée sous les 10%.

Le président, entré en fonction après la destitution de Dilma Rousseff pour manipulation des comptes publics, a déclaré qu'aucun parti ne lui avait signifié pour le moment le retrait de son soutien.

"PAS UN INSTRUMENT POLITIQUE"

Il a appelé lundi le tribunal électoral à statuer rapidement sur l'affaire de financement de sa campagne électorale de 2014.

Le procès, qui porte sur des faits présumés de financement illégal de partis politiques, doit reprendre le 6 juin. Il est susceptible de conduire à l'annulation de l'élection présidentielle de 2014, voire à la destitution de Michel Temer.

En cas de condamnation par le TSE, Temer serait en théorie contraint de quitter la présidence, mais il pourrait faire appel auprès de la Cour suprême, ce qui prolongerait l'affaire de plusieurs mois.

"S'il y avait une solution définitive, ce serait très utile car même si le pays renoue avec la croissance (...) les gens continuent de dire 'oui, mais il reste l'affaire devant le TSE'. Cela a tendance à créer de l'instabilité", a déclaré Michel Temer.

Le juge du TSE Gilmar Mendes, qui siège aussi à la Cour suprême, a rejeté lundi tout rôle politique.

"Il n'appartient pas au TSE de résoudre la crise politique, et il est bon de le dire clairement", a-t-il déclaré. "Le tribunal n'est pas un instrument pour résoudre des crises politiques. Ce jugement sera légal et judiciaire", a-t-il ajouté.

(Julie Carriat pour le service français)