Madrid invite les Catalans à accepter sa tutelle

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(Crédits : Handout)

BARCELONE (Reuters) - Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, a invité dimanche les Catalans à accepter l'autorité de Madrid et à ignorer les instructions des dirigeants indépendantistes de la région.

Mariano Rajoy, président du gouvernement, avait annoncé la veille la dissolution de l'exécutif régional et la mise sous tutelle du parlement de Barcelone pour sortir de la crise suscitée par le référendum d'autodétermination du 1er octobre.

"Tout ce que le gouvernement cherche à faire, à contrecoeur, c'est de restaurer l'ordre légal, de restaurer la Constitution, mais aussi les règles catalanes (...)", a déclaré le chef de la diplomatie sur l'antenne de la BBC.

"Nous allons établir les autorités qui vont gérer les affaires catalanes au jour le jour, conformément aux lois et aux normes catalanes (...) J'espère que tout le monde ignorera les instructions qu'ils ont l'intention de donner, parce qu'ils n'aurons pas l'autorité légale de le faire", a poursuivi Alfonso Dastis.

"Nous n'allons arrêter personne", a-t-il ajouté, malgré le placement en détention de deux chefs de file indépendantistes, lundi.

Carles Puigdemont, président de l'exécutif Catalan, a jugé les décisions de Madrid inacceptables et a invité le parlement régional à se réunir pour y répondre. Parlant d'un coup d'Etat, Carme Forcadell, présidente de la chambre, a quant à elle promis de tout faire pour préserver la souveraineté de l'institution.

Les députés catalans doivent se réunir lundi pour prendre une décision. Plusieurs journaux invitent dimanche le président de la Généralité à convoquer des élections anticipées avant l'entrée en vigueur des décisions de Madrid, que le Sénat doit approuver vendredi.

Jordi Turull, porte-parole du gouvernement catalan, a toutefois écarté cette hypothèse. Selon lui, le Parlement pourrait en revanche entériner la partition. "La Catalogne sera ce que décidera le Parlement, qui est le représentant légitime des citoyens, et pas ce que d'autres ont décidé", a-t-il averti.

(Sam Edwards, Jean-Philippe Lefief pour le service français)