L'Irak et l'Arabie forment un Conseil de coopération

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L'irak et l'arabie saoudite forment un conseil de cooperation[reuters.com]
(Crédits : Handout)

RYAD (Reuters) - Le roi Salman d'Arabie saoudite et le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi ont donné naissance dimanche à Ryad à un Conseil de coopération bilatéral pour coordonner leur combat contre les djihadistes de l'Etat islamique et la reconstruction des zones reprises au mouvement.

La séance inaugurale de ce nouvel organe censé rapprocher Ryad et Bagdad après des décennies de tensions s'est déroulée en présence du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

"Le Conseil de coordination ne permettra pas seulement une coopération plus étroite dans la lutte contre Daech, mais participera aussi à la réhabilitation des installations et des infrastructures des zones libérées", a-t-il déclaré à la presse.

"Le Conseil contribuera par ailleurs à la mise en oeuvre de réformes qui vont alimenter et diversifier le secteur privé. Ces réformes vont stimuler l'investissement étranger qui est vital pour la reconstruction de l'Irak. Ce sera essentiel pour consolider la paix obtenue au prix de dures batailles militaires", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Le Conseil de coopération créé avec l'appui de Washington a également pour but de contenir l'influence grandissante de l'Iran, qui entretient des relations étroites avec l'Irak.

Le secrétaire d'Etat américain a estimé qu'il était temps désormais que les milices chiites et leurs conseillers iraniens, qui ont aidé les troupes irakiennes à vaincre le groupe Etat islamique, rentrent chez eux.

LA FORCE AL QODS INCRIMINÉE

"Maintenant que la lutte contre l'Etat islamique touche à sa fin, les milices iraniennes qui sont en Irak doivent rentrer chez elles. Les combattants étrangers qui sont en Irak doivent rentrer chez eux et permettre aux Irakiens de reprendre le contrôle", a déclaré Rex Tillerson lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie saoudienne, Adel Djoubeïr.

Des dizaines de milliers d'Irakiens ont répondu à l'appel à prendre les armes lorsque l'Etat islamique s'est emparé en 2014 d'un tiers du territoire national, et ces hommes ont formé les Forces de mobilisation populaire, milice qui reçoit un financement et un entraînement de Téhéran.

Un haut responsable américain a précisé que Rex Tillerson faisait allusion à ces Forces de mobilisation populaire ainsi qu'à la Force Al Qods, les forces spéciales du corps iranien des Gardiens de la Révolution.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a paru rejeter la requête de Rex Tillerson dans un tweet accusant la politique étrangère américaine d'être dictée par les intérêts pétroliers.

"Dans quel pays les Irakiens qui se sont mobilisés pour défendre leur patrie contre l'EI se retrouvent-ils, à vrai dire? Honteuse politique étrangère américaine, dictée par les pétrodollars!", a écrit Zarif sur Twitter.

(Jonathan Landay et Stephen Kalin, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français)