Wall St termine peu changée, craintes d'un report de la réforme fiscale

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La bourse de new york finit en baisse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

par Trevor Hunnicutt

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini peu changée vendredi, freinée par les craintes d'un report à 2019 des réductions d'impôts sur les entreprises promises par Donald Trump.

L'indice Dow Jones a cédé 39,73 points, soit 0,17% à 23.422,21.

Le S&P-500, plus large, a perdu 2,32 points, soit 0,09%, à 2.582,30.

Le Nasdaq Composite a fini de justesse dans le vert sur un gain de 0,89 point, soit 0,01% à 6.750,94.

Sur la semaine, les trois indices sont en repli. Le Dow a perdu 0,5% et le S&P-500 0,21%, leur premier recul hebdomadaire après huit semaines consécutive de hausse. Le Nasdaq a lâché lui 0,20%, après avoir progressé pendant six semaines d'affilée.

Les baisses d'impôts promises par le président américain ont été l'un des principaux moteurs de la hausse de la Bourse de New York depuis son élection il y a un an. Le S&P-500 a ainsi gagné plus de 20% depuis cette date.

Les sénateurs républicains ont présenté jeudi leur propre projet de réforme fiscale qui prévoit notamment de reporter d'un an, à 2019, la baisse de l'impôt sur les sociétés aux Etats-Unis.

Avec l'approbation de Donald Trump, les républicains de la Chambre des représentants avaient auparavant proposé de ramener dès 2018 de 35% à 20% le taux de l'impôt sur les sociétés, tout en ouvrant la porte à une mise en oeuvre progressive.

Les divergences entre les deux chambres du Congrès risquent de compliquer l'adoption d'une réforme que l'administration Trump présente comme la plus ambitieuse depuis celle lancée par Ronald Reagan dans les années 1980 et que les républicains ont annoncée pour la fin de l'année.

"Quand la saison des résultats touche à sa fin, on délaisse la micro pour se focaliser sur la macro, dans ce cas, la réforme fiscale", explique Art Hogan, responsable de la stratégie d'investissement chez Wunderlich Securities.

"Les craintes alimentées par les différences entre les versions (de la réforme fiscale) de la Chambre des représentants et du Sénat provoquent une consolidation du marché. C'est un calendrier assez serré pour faire passer la réforme et je pense que ce sera un événement pour le premier trimestre."

Ces doutes ont pesé sur le dollar, qui a perdu 0,08% face à un panier de devises de référence. Il enregistre un recul de 0,6% sur la semaine, sa plus forte baisse hebdomadaire en quatre semaines.

LE SECTEUR DE L'ÉNERGIE PERD 0,81%

Six des 11 compartiments du S&P-500 ont terminé dans le rouge.

Dans le sillage du recul des cours du pétrole, les valeurs de l'énergie finissent en queue de peloton avec un repli de 0,81%. Exxon a perdu 0,31%, Chevron 0,05%. Schlumberger a lâché 1,72% et Halliburton 0,95%.

Les profits sont attendus en hausse de 8% en moyenne par rapport au troisième trimestre 2016, contre une prévision de croissance de 5,9% début octobre, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Aux valeurs, Walt Disney a pris 2,04%, deuxième meilleure performance du Dow, derrière General Motors (+2,5%). Si les résultats du groupe publiés jeudi soir ont déçu, ces annonces ont été compensées par celle d'une quatrième trilogie "Star Wars", l'une des franchises les plus lucratives du groupe..

Intel en revanche a lâché 1,55%, accusant le plus fort repli du Dow et Apple a perdu 0,33%.

Le fabricant de semi-conducteurs Nvidia s'est adjugé 5,27% et a atteint un plus haut historique après un bénéfice trimestriel meilleur que prévu, porté par une demande soutenue pour ses puces graphiques utilisées dans les ordinateurs personnels et pour les jeux en ligne.

JC Penney a bondi de 15,27% après avoir fait état vendredi d'une croissance de ses ventes à périmètre comparable deux fois supérieure à ses propres prévisions sur le trimestre à fin octobre.

Macy a pris 2,46% et Kohls 4,54% et Nordstrom a réduit ses pertes pour finir à l'équilibre. Le groupe de grands magasins a fait état d'un chiffre d'affaires trimestriel en deçà des attentes. Le compartiment des biens discrétionnaires a ainsi terminé sur un gain de 0,34%.

Mattel, qui a fini sur un gain de 4,95%, prenait 20% dans les échanges d'après-Bourse, après des informations du Wall Street Journal faisant état d'une offre de rachat de son concurrent Hasbro. Ce dernier a terminé en hausse de 3,11%.

LE RENDEMENT DES TREASURIES EN HAUSSE

Sur le front obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans a atteint un pic d'une semaine et demi à 2,405%, tandis que celui des Treasuries à deux ans a touché un pic de neuf ans à 1,662%.

L'écart de rendement entre la dette à deux et 10 ans a grimpé à 74 points de base, après avoir baissé à 65,9 points jeudi, un plus bas de 10 ans.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut ont perdu du terrain même s'ils évoluent autour de leurs pics de 28 mois. La prévision d'une hausse des extractions aux Etats-Unis contrebalance l'espoir de voir les pays de l'Opep prolonger leur accord d'encadrement de leur production.

L'or a perdu 0,7% à 1.275,60 dollars l'once après avoir atteint 1.288, 34 dollars jeudi, son plus haut niveau depuis le 20 octobre.

(Avec Tanya Agrawal; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)