L'opposition syrienne intransigeante sur le départ d'Assad

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L'opposition syrienne intransigeante sur le depart d'assad[reuters.com]
(Crédits : Faisal Al Nasser)

par Stephen Kalin

RYAD (Reuters) - Plusieurs groupes de l'opposition syrienne, réunis en conférence à Ryad pour définir une ligne commune dans les pourparlers de paix, ont réaffirmé mercredi leur demande d'une mise à l'écart de Bachar al Assad comme condition préalable à une transition politique en Syrie.

Cette exclusion d'Assad, qui reste un obstacle majeur à un éventuel règlement de la guerre civile, semblait être moins d'actualité après la démission lundi, sans explications, de Ryad Hidjab, président du Haut Comité des négociations (HCN).

Hidjab, ancien Premier ministre syrien, était connu pour sa position intransigeante concernant la mise à l'écart de Bachar al Assad et pour son refus que le chef du régime syrien puisse jouer un rôle quelconque dans une transition en Syrie.

Le projet de communiqué final de la conférence parrainée par l'Arabie saoudite reprend cette exigence dont la mention a été, un temps, laissée de côté dans la rédaction du texte, rapporte la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya.

La conférence, qualifiée d'"élargie" par les autorités saoudiennes, est ouverte à plus de 140 personnalités de l'opposition.

Le HCN a jusqu'ici représenté l'opposition syrienne aux pourparlers de Genève, mais il existe d'autres plate-formes de l'opposition soutenues par des puissances comme l'Egypte ou la Russie.

La plate-forme de Moscou, dirigée par l'ancien vice-Premier ministre Kadri Djamil, a décliné l'invitation de Ryad, accusant les membres du HCN de saper les efforts pour parvenir à la constitution d'une délégation unique.

La conférence de Ryad, prévue sur deux jours, intervient alors que Bachar al Assad a rencontré lundi à Sotchi Vladimir Poutine qui a appelé toutes les parties en présence, y compris le gouvernement syrien, à des "concessions" et des "compromis".

Le président syrien a été reçu pendant trois heures par Vladimir Poutine, qui s'est entretenu du dossier le lendemain avec Donald Trump et avec des dirigeants du Moyen-Orient.

Présent à Ryad, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a invité les personnalités de l'opposition réunies dans un hôtel cinq-étoiles à mener les "difficiles discussions" nécessaires pour définir une "ligne commune".

Le diplomate doit rencontrer jeudi les ministres russes de la Défense et des Affaires étrangères pour évoquer les préparatifs d'un nouveau round de négociations à Genève et de la proposition d'un congrès sur la Syrie à Sotchi, indique l'agence de presse RIA.

Les pourparlers indirects à Genève entre le gouvernement de Damas et l'opposition, qui n'ont guère produit de résultats jusqu'ici, doivent reprendre le 28 novembre.

(Jean-Stéphane Brosse et Pierre Sérisier pour le service français)