L'US Army admet avoir bombardé par erreur l'hôpital MSF à Kunduz

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L'armee americaine admet avoir bombarde par erreur l'hopital de msf a kunduz[reuters.com]
(Crédits : Stringer/afghanistan)

WASHINGTON (Reuters) - L'armée américaine a bombardé par erreur samedi dernier l'hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, a déclaré mardi le général John Campbell, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan.

L'attaque aérienne dans cette ville proche de la frontière tadjike, où les forces afghanes et leurs alliés affrontaient des taliban, a fait 22 morts.

La présidente de MSF International, Joanne Liu, a déclaré mardi matin que le bombardement de l'hôpital constituait un "crime de guerre".

Entendu par la commission des Forces armées du Sénat, le général Campbell a souligné que la décision de frapper cette cible avait été prise au sein de la chaîne de commandement des forces américaines. "Même si les Afghans ont requis ce soutien, il doit néanmoins passer par une rigoureuse procédure américaine", a-t-il dit.

"Un hôpital a été frappé par erreur. Nous n'aurions jamais visé intentionnellement une installation médicale protégée."

Pour Joanne Liu, les déclarations du gouvernement afghan selon lesquelles les taliban utilisaient l'hôpital pour tirer sur les forces de la coalition démontrent que l'établissement n'a pas été touché par erreur.

"Ces déclarations signifient que les forces afghanes et américaines (...) ont décidé de raser complètement un hôpital pleinement opérationnel, ce qui revient à admettre un crime de guerre", a-t-elle estimé dans un communiqué.

MSF réclame une enquête "transparente et indépendante" sur ce bombardement, en insistant sur la responsabilité des Etats-Unis.

"Leur description de l'attaque ne cesse de changer, du dégât collatéral à un incident tragique et désormais une tentative de faire retomber la responsabilité sur le gouvernement afghan", s'est indigné lundi le directeur général de MSF, Christopher Stokes.

(Yeganah Torbati, Patricia Zengerle, Doina Chiacu et Stephanie Nebehay; Tangi Salaün, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)