Cameron agite la menace des migrants de Calais contre le Brexit

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Cameron agite la menace des migrants contre le brexit[reuters.com]
(Crédits : © Pascal Rossignol / Reuters)

LONDRES (Reuters) - Des milliers de migrants pourraient arriver au Royaume-Uni via la France si les électeurs britanniques décidaient de voter en faveur d'une sortie de l'Union européenne, a déclaré lundi le porte-parole de David Cameron.

Un "Brexit" pourrait remettre en cause les contrôles d'immigration que Paris autorise les autorités britanniques à mener sur son territoire, notamment à Calais, a expliqué le porte-parole.

Cette prise de position a aussitôt suscité les critiques des eurosceptiques qui ont accusé le Premier ministre de lancer une "campagne de peur" en vue du référendum qu'il s'est engagé à convoquer, peut-être dès cet été, après avoir négocié une réforme des relations entre Londres et l'UE.

"Nous avons de bonnes relations avec la France en partie parce que nous sommes partenaires au sein de l'UE", a déclaré le porte-parole de David Cameron.

"Si nous devions quitter l'UE, il n'y a aucune garantie que ces contrôles continueraient. S'il n'y a plus ces contrôles, alors nous savons qu'il y a des milliers de gens là-bas (à Calais, NDLR), qui sont là uniquement parce qu'ils veulent venir au Royaume-Uni et qui viendraient au Royaume-Uni."

"Il n'y aurait plus rien qui les empêcherait de franchir la Manche du jour au lendemain", a-t-il conclu.

Cette affirmation a fait bondir les partisans du "Brexit", comme Arron Banks, cofondateur de Leave.EU ("Quitter l'UE").

"Le Premier ministre a désormais recours aux déclarations alarmistes", a accusé l'homme d'affaires, proche du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), dans un communiqué.

"L'accord que nous avons conclu pour contrôler les migrants à Calais a été passé avec la France, pas avec l'UE. Il n'y a aucune raison pour que cela change si nous quittons l'UE", a-t-il insisté.

Interrogé sur une possible volonté de faire peur aux Britanniques, le porte-parole de David Cameron s'est défendu d'avoir cette intention, assurant soulever un véritable sujet de préoccupation des électeurs qui attendent du Premier ministre qu'il place la question de l'immigration au coeur de la renégociation des relations entre Londres et Bruxelles.

(Elizabeth Piper; Tangi Salaün pour le service français)