Bataille rangée pour la succession de David Cameron

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Bataille rangee pour la succession de david cameron[reuters.com]
(Crédits : © Stefan Wermuth / Reuters)

LONDRES (Reuters) - La bataille pour la succession de David Cameron à la tête du Parti conservateur débute officiellement jeudi, date limite du dépôt des candidatures.

L'ancien maire de Londres Boris Johnson, chef de file du camp favorable au Brexit, et la ministre de l'Intérieur, Theresa May, font pour le moment figure de favoris aux yeux des bookmakers pour remplacer le Premier ministre britannique, qui a annoncé qu'il démissionnerait en septembre.

Un seul candidat s'est pour l'instant déclaré, le ministre du Travail, Stephen Crabb, mais l'ancien ministre de la Défense Liam Fox devrait se dévoiler.

Un sondage effectué par l'institut YouGov pour le quotidien The Times montre que Theresa May est le premier choix des adhérents conservateurs, avec 36% de soutiens, contre 27% pour Boris Johnson, suivis de la ministre de l'Énergie, Andrea Leadsom, et de Stephen Crabb, à égalité (7%).

Sur l'ensemble des candidats en lice, deux seulement seront retenus par les députés tories et soumis au vote des membres du Parti conservateur.

Dans le cas de figure où elle serait opposée à Boris Johnson, Theresa May serait soutenue par 55% des membres du Parti conservateur contre 38% pour ce dernier, précise le sondage YouGov.

Dans une tribune publiée jeudi en une du Times, elle critique à mots à peine couverts son probable rival, et promet : "Je réunifierai la Grande-Bretagne".

La ministre se décrit comme le porte-drapeau des Britanniques ordinaires, et affirme qu'elle est plus à même de comprendre leurs vies que son concurrent, élève de la prestigieuse école d'Eton et issu de la haute bourgeoisie.

"Honnêtement, à Westminster, tous ne comprennent pas ce que c'est que de vivre comme ça. Et certains ont besoin d'entendre que ce que fait le gouvernement n'est pas un jeu", écrit-elle.

Theresa May a prôné le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne mais a été moins présente dans la campagne que David Cameron et son ministre des Finances, George Osborne, dont les espoirs de prendre la tête du Parti Tory ont volé en éclats après la victoire du Brexit.

Dès lundi soir, le Chancelier de l'Echiquier s'est retiré de la course. "Je ne suis pas la personne capable d'apporter l'unité dont mon parti a besoin en ce moment", a-t-il écrit dans une tribune publiée par le Times.

Côté travailliste, la députée Angela Eagle annoncera jeudi qu'elle compte briguer la direction du Labour, dont l'actuel chef, Jeremy Corbyn, est fortement contesté depuis le référendum, certains lui reprochant de ne pas avoir fait suffisamment campagne en faveur du "maintien".

Il a exclu de démissionner, soulignant qu'il avait été élu l'an dernier par la base du parti d'opposition.

(William Schomberg, Jean-Stéphane Brosse et Julie Carriat pour le service français, édité par Henri-Pierre André)