AG2R La Mondiale affiche des résultats en hausse

Le premier assureur des branches professionnelles accroît son résultat net. A 319 millions d'euros, il retrouve son niveau de 2012, en dépit de résultats financiers encore insuffisants en santé et prévoyance
André Renaudin, directeur général d'AG2R La Mondiale

Le groupe de protection sociale AG2R La Mondiale a annoncé ce jeudi un résultat net en hausse pour 2016  (+6,4%, à 319 millions d'euros). Un résultat acquis dans un contexte de baisse du chiffre d'affaires (-2,3% à 10,07 milliards), assumée s'agissant de la collecte d'assurance vie pour le fonds euros: le groupe veut la réduire, dans le contexte actuel de taux d'intérêt très bas.

 L'assurance vie a contribué l'an dernier à hauteur de 333 millions d'euros aux résultats d'AG2R. Le produit net d'assurance atteint 379 millions, pour 417 millions de frais: le résultat "technique" apparaît donc négatif, mais il est compensé par 574 millions de revenus financiers nets, issus des placements antérieurs.

Le groupe met donc en avant sa volonté de réduire sa collecte d'assurance vie en euros, au motif qu'elle contribue à diluer la rentabilité des fonds déjà investis: les titres souscrits à raison de l'afflux de primes sont d'un rendement très faible, s'agissant principalement d'obligations. Les commerciaux découragent donc les épargnants d'investir sur le fonds euros.

La collecte nette en euros a encore atteint 1,1 milliard en 2016, l'objectif est de la réduire à 800 millions en 2017. Plus curieusement, la collecte (brute) en unités de compte, que l'assureur entend favoriser, comme toute la profession, a diminué de 8% en 2016. Les dirigeants d'AG2R l'expliquent par une liaison avec l'assurance en euros, le groupe commercialisant surtout des contrats "multisupports". La collecte nette en UC a dépassé 800 millions en 2016, le groupe veut la porter à 1 milliard cette année.

Rentabilité insuffisante en prévoyance

La branche "prévoyance santé" ne dégage, elle, que 53 millions d'euros de résultat. Le produit net d'assurance (la différence entre ce qui est encaissé et les primes versées) atteint 315 millions, bien en dessous de frais de gestion, qui s'élèvent à 442 millions. Les résultat est positif seulement grâce aux produits financiers (226 millions).

En prévoyance, les primes encaissées restent inférieures aux indemnités versées: le ratio de sinistralité atteint 102%. Il s'améliore cependant par rapport aux 103,6% en 2015.  En revanche, si l'on inclut les frais de gestion, le ratio combiné (indemnités versées frais et commissions / primes encaissées) dépasse les 120%, contre 110% annoncés l'année dernière pour l'exercice 2015. Un ratio peu favorable, donc.

En santé, les résultats techniques se portent mieux,  même si une légère dégradation se fait sentir, sous l'effet de la concurrence accrue liée à l'instauration de l'ANI (complémentaire santé pour tous). Le ratio de sinistralité se dégrade très légèrement, de 0,2 point, à 80,3%. Le ratio combiné est proche de 100.

 Fonds en propres en croissance

En dépit de ces résultats techniques insuffisants, mais compensés par des produits financiers encore importants, le groupe a accru ses fonds propres de 8,9% au 31 décembre 2016. Le ratio de solvabilité (Solva 2, hors mesures transitoires) s'inscrit logiquement en hausse, à 131%. Il atteint même 141% si l'on inclut une émission de titres réalisée en janvier 2017. L'objectif de 150% fixé pour 2020 serait donc en bonne voie d'être atteint.

"A 100%, la tête est juste hors de l'eau, au niveau actuel, le tronc l'est également" se félicite le directeur général du groupe de protection sociale, André Renaudin.

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