Generali veut développer sa gestion d'actifs

La nouvelle stratégie vise notamment à offrir des solutions d'investissements sur mesure pour les entreprises européennes et des produits d'épargne aux particuliers
Philippe Donnet, patron du groupe Generali

L'assureur italien Generali a annoncé jeudi une nouvelle stratégie en matière de gestion d'actifs afin de développer ses profits, alors qu'il a vu son bénéfice net reculer de 9% au premier trimestre, à 535 millions d'euros, un chiffre inférieur aux attentes.

La nouvelle stratégie sera basée sur deux piliers: "accroître les capacités d'investissements de Generali et offrir des solutions d'investissements sur mesure pour les entreprises européennes et des produits d'épargne aux particuliers".

L'objectif est de faire passer de quelque 450 milliards d'euros les actifs gérés à 500 milliards d'ici 2020, et le bénéfice net annuel de la division dédiée de 84 millions en 2016 à 300 millions, afin d'accroître de 150 millions celui du groupe. Generali a souligné que le premier pas dans cette direction serait le développement d'une plateforme en propre, qui permettra d'offrir un plus grand nombre de solutions alors que les rendements des produits sont affectés actuellement par les faibles taux d'intérêt.

 Une stratégie déjà mise en œuvre chez Allianz et Axa

Les concurrents de Generali, Allianz et Axa, ont déjà misé depuis plusieurs années sur la gestion d'actifs. Lors d'une conférence téléphonique, le patron du groupe italien, Philippe Donnet, a fait état d'"une stratégie très ambitieuse", en soulignant que l'assureur capitaliserait sur ses propres compétences mais réaliserait également des acquisitions de petites plateformes de gestion d'actifs "à haute valeur ajoutée et à haut niveau de spécialisation".

"Ainsi, nous ne serons pas seulement en capacité de gérer nos propres actifs --aujourd'hui gérés en partie par d'autres -- mais aussi de proposer de tels services à des tiers. Nous voulons capter cette valeur", a-t-il par ailleurs expliqué dans un entretien à La Stampa, en martelant que le mot d'ordre du groupe était: "développement, développement, développement".

Tim Ryan, qui dirige l'entité Gestion d'actifs, a souligné que Generali, qui compte attirer "des équipes de talent", allait "réveiller un géant qui sommeille" avec cette nouvelle stratégie qui se traduira par une expansion des revenus et une réduction des coûts.

Cette annonce survient alors que le troisième assureur européen a vu son bénéfice net reculer de 9% au premier trimestre, à 535 millions d'euros, alors que les analystes tablaient sur 607 millions, selon le consensus Factset Estimates. Generali a expliqué cette baisse par des rendements moindres d'investissements, notamment sur des obligations et dans le secteur immobilier, et par l'impact plus important de la fiscalité.

Il a dû dévaluer de 42 millions d'euros son investissement dans la compagnie aérienne en grande difficulté Alitalia.

Mauvaise performance en bourse

Les investisseurs sanctionnaient ce recul du bénéfice net: ce jeudi matin le titre perdait 2,42% à 14,92 euros. Depuis un an, il a pris 13,8%. Le bénéfice opérationnel a en revanche progressé de 4,2%, à 1,2 milliard d'euros, une hausse qualifiée de "significative" par l'assureur.

Le taux de rentabilité annualisé des capitaux propres (ROE) a atteint 13,6%, en progression de 0,1 point par rapport à décembre, en ligne avec les objectifs du groupe qui vise un ROE supérieur à 13%. Le ratio économique de solvabilité s'élève à 195%, contre 194% fin 2016.

Les assureurs européens font face à un contexte compliqué en raison notamment des faibles taux d'intérêt, qui affectent la rentabilité de leurs placements financiers.

Sortie de 13 pays

"Les résultats du premier trimestre confirment les excellentes performances du groupe en terme de profitabilité et de solidité patrimoniale", a commenté le directeur financier Luigi Lubelli.

"Dans un contexte de volatilité persistante des marchés financiers et de taux d'intérêts bas, et en l'absence de catastrophes l'année passée, Generali a continué à mener une gestion disciplinée et efficace du coeur de son activité", a-t-il estimé. Generali, selon M. Donnet, a terminé sa phase de restructuration financière et est désormais à la moitié de son plan de renforcement industriel.

Le groupe entend se développer en Italie et à l'étranger, en particulier en Europe centrale et de l'Est, "le coeur de sa stratégie". Il veut le faire de manière "ordonnée", en faisant par exemple de petites ou moyennes acquisitions dans des pays où il est déjà présent afin de "réaliser des synergies".

Il sortira en revanche de 13 pays où il ne voit "pas de possibilité d'exceller", a expliqué M. Donnet.

AFP

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.