A Wall Street, les valeurs bancaires sont de nouveau attractives

Depuis le début de l'année, l'indice KBW Bank affiche un bond 24%. Les résultats positifs des tests de résistance ont renforcé la tendance haussière sur les valeurs bancaires.
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 A l'image des marchés boursiers américains, qui évoluent à leur plus haut niveau depuis 2008, les valeurs bancaires ont le vent en poupe à Wall Street. Depuis le début de l'année, l'indice sectoriel KBW Bank - qui regroupe les 24 plus importantes banques de dépôts américaines - affiche ainsi un bond de 24%. Une progression deux fois plus soutenue que celle enregistrée par le S&P 500. Les banques d'investissements Goldman Sachs et Morgan Stanley sont également à la fête, avec des hausses respectives de 36% et de 26%.

Les grandes banques ou les établissements régionaux profitent notamment de l'amélioration de l'économie américaine, de l'apaisement des inquiétudes sur la situation des dettes européennes et de la hausse des marchés. "Les banques restent sous-évaluées", estime  la célèbre analyste Meredith Whitney, qui avait correctement prédit en 2007 la crise de liquidités rencontrée par Citigroup. Elle cite notamment Bank of America, la deuxième banque américaine, qui a rebondi de 63% depuis le début de l'année. En 2011, son action avait plongé de 58%.

"Stress tests" réussis

Ces derniers jours, les valeurs bancaires ont également été portées par la publication des résultats des tests de résistance ("stress tests") réalisés par la Réserve fédérale. 15 des 19 établissements testés ont passé avec succès le scénario le plus extrême qui prévoyaient une contraction de 8 % du Produit intérieur brut (PIB) américain, un taux de chômage de 13% (contre 8,3% actuellement), une chute de 21% des prix de l'immobilier ou encore un plongeon de moitié de l'indice Dow Jones.

Si ces hypothèses venaient à se réaliser, les 19 établissements afficheraient des pertes de 534 milliards de dollars d'ici à la fin 2013. Mais leur ratio Tier 1, bien qu'en baisse de près de 4 points, resterait au-dessus des exigences de la banque centrale américaine (5%), à 6,3%. En outre, ce ratio serait supérieur aux niveaux de capitalisation des banques début 2009. "Cela traduit une amélioration significative au cours de ces trois dernières années", indique la Fed.

"Aucune banque n'a reçu l'ordre de se recapitaliser", note Erik Oja, analyste chez Standard & Poor's, rappelant que toutes les banques américaines avaient dû le faire après la première vague de "stress tests" effectuée début 2009. "Et c'est très impressionnant si l'on compare avec les banques européennes qui, de fait, doivent se recapitaliser".

Augmentation de dividendes

Conséquence de ces tests de résistance réussis, plusieurs banques ont été autorisées à relever leurs dividendes et à procéder à des rachats d'actions. Deux opérations toujours très appréciées par les investisseurs. Mardi, JPMorgan a ainsi bondi de 7% après avoir annoncé qu'elle allait porter son dividende trimestriel de 25 à 30 cents et racheter jusqu'à 15 milliards de dollars de ses propres actions.

L'évolution des valeurs bancaires en 2012 contraste avec une année 2011 particulièrement difficile. L'indice KBW Bank avait chuté de 25%, plombé par la forte chute des profits, en raison notamment de mauvaises conditions sur les marchés américains et de nouvelles normes règlementaires plus strictes. L'effet de rattrapage demeure cependant encore insuffisant: l'indice KBW reste 6% inférieur à son niveau de janvier 2011. Et toujours 58% en dessous de son niveau de début 2007.

 

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