Et voguent les frégates de taille intermédiaire de la Royale...

Le ministère de la Défense a donné son feu vert au lancement du programme de frégates de taille intermédiaire (FTI) lors d'un comité ministériel d'investissement.
Michel Cabirol
Les frégates de taille intermédiaire déplaceront environ 4.000 tonnes, à l'image des frégates de type La Fayette (ici une frégate saoudienne vendue dans le cadre du contrat Sawari II)

Le ministère de la Défense a donné son feu vert au lancement du programme FTI à l'occasion d'un comité ministériel d'investissement (CMI), qui s'est déroulé le 11 novembre dernier. Parallèlement, le CMI a lancé le programme de rénovation des frégates dites La Fayette (FLF) en attendant l'arrivée des premières FTI à partir de 2023 dans la marine nationale. Le programme FTI permettra en 2029 de constituer, avec les deux frégates de défense aérienne Horizon (FDA) et les huit frégates multi-missions (FREMM), le format des 15 frégates de premier rang défini par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013.

"Le Livre blanc recommande d'équiper la marine de quinze frégates de premier rang, c'est-à-dire des frégates dotées de capacités anti-sous-marines et anti-aériennes pour pouvoir se rendre dans n'importe quelle zone de crise - les frégates La Fayette, qui ne disposent pas de sonar et ne sont équipées que d'une défense anti-aérienne rapprochée, n'en sont donc pas", a rappelé le 15 octobre à l'Assemblée nationale le chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel.

La frégate FTI, un best-seller à l'export?

Dès 2015, les FTI bénéficient d'une autorisation d'engagement de 125 millions d'euros et les travaux d'études sont prévus pour être financés dès cette année. Le programme, qui concerne cinq bâtiments, est encore en cours de définition mais le document d'orientation (DOR) pourrait être signé d'ici à la fin de l'année. Ce que l'on sait aujourd'hui c'est que les FTI déplaceront 4.000 tonnes environ (contre 6.000 tonnes pour les FREMM). Un format qui correspond beaucoup plus que les FREMM au marché export à l'image des frégate La Fayette (6 vendues à Taïwan puis à Singapour et 3 à l'Arabie Saoudite).

"Concernant la FTI, nous avons suggéré au ministre de prendre une décision positive, considérant qu'avec un tonnage limité à environ 4 000 tonnes, elle serait beaucoup plus exportable que la FREMM. L'armement sera adapté, sachant que les pays clients veulent une défense aérienne sérieuse", a expliqué le 7 octobre à l'Assemblée nationale le délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon.

Le programme de rénovation des frégates La Fayette (FLF), qui sera lancé en 2018 selon l'actualisation de la loi de programmation militaire (LPM), portera sur une modernisation a minima des bâtiments afin de prolonger leurs capacités opérationnelles. Elle dotera les FLF d'un sonar de coque, pour compléter leur équipements. Cette modernisation intervient en biseau de façon à sécuriser la phase de transition qui précède l'arrivée en service des FTI et permettra d'approcher le format de 15 frégates de premier rang défini par le Livre blanc sur la défense.

Pourquoi deux programmes lancés?

Le programme FTI revient de très, très loin. Il n'aurait certainement jamais vu le jour si la France avait souhaité se doter de 11 FREMM. "Si nous avions choisi 11 FREMM en plus des deux FDA (frégates Horizon, ndlr), il nous aurait fallu deux frégates supplémentaires. or je ne crois pas à une série de deux unités : la rupture de capacité aurait été définitive", a expliqué le chef d'état-major de la marine. D'où le plan de 8 FREMM, deux FDA et 5 FTI afin que la marine dispose de 15 frégates de premier rang. "Le plan que nous avons retenu offre donc la meilleure solution. Il permet à la fois de respecter l'enveloppe budgétaire, de doter la marine de quinze frégates de premier rang et d'augmenter la prestation export de l'industrie française".

Pourquoi un programme de modernisation des La Fayette? "Dans la lutte anti sous-marine, le contrat opérationnel prévoit en effet une capacité de huit bâtiments, aujourd'hui temporairement réduite de trois", avait expliqué fin mai aux députés l'amiral Rogel. Une capacité remontée à six bâtiments de lutte anti-sous-marine. D'où l'importance d'une remontée en puissance de la capacité de lutte anti sous-marine indispensable pour se conformer au contrat opérationnel demandé à la marine nationale. Les programmes FREMM et FTI (qui seront dotées de moyens ASM) le permettront.

Que veut la Marine?

Le chef d'état-major de la marine se satisfait des FTI, qui sont "un enjeu majeur" pour la Royale. "Oui, elles ont été voulues par la marine. Oui, elles représentent une bonne solution", a-t-il confirmé. Et selon l'amiral Rogel, la principale menace est sous-marine. "Aujourd'hui - et c'est inédit, me semble-t-il -, plus de 49 nations disposent de sous-marins modernes. La FTI doit donc être dotée de capacités anti-sous-marines", a-t-il précisé. Pour autant, les FTI devront être également équipées de capacités anti-aériennes pour pouvoir s'approcher des zones de crise. "Car, et c'est la deuxième caractéristique des opérations navales actuelles, dès lors que l'on s'approche de la terre, on s'expose notamment à la menace aérienne et aux missiles sol-mer", a rappelé le chef d'état-major de la marine.

Dans ce contexte, l'amiral Rogel souhaite disposer d'un bâtiment, "qui fera entre 4.000 et 4.500 tonnes". Il "doit être d'abord anti-sous-marin, avec une capacité d'emport NH90, puis il doit disposer d'une capacité anti-aérienne significative". Pour autant, il a estimé que la taille de la frégate ne permettra pas d'y installer le missile de croisière naval (MdCN). "Les discussions avec les industriels se dérouleront sur cette base, qui correspond aux besoins opérationnels minimums de la marine", a-t-il précisé. Enfin, selon lui, "il faudra s'efforcer de faire le bateau le plus intelligent possible pour qu'il soit facilement exportable".

Michel Cabirol

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Commentaires 10
à écrit le 28/03/2016 à 11:38
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Pourquoi travailler sur un "nouveau" design de frégate, alors que DCNS a déjà exporté des frégates "intermédiaires" à Singapour ? De toute façons elles auront un 76 mm, un NH 90 (s'il en reste), et des Aster 15 ou 30... Pas de quoi interrompre le p...

à écrit le 25/11/2015 à 13:54
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Ce qu'il ressort de l'article c'est que nous aurons 2 FDA (Forbin et Chevalier Paul) pour protéger efficacement toute la flotte ? Alors que les Anglais ont 6 Classe Daring et les Espagnols 5 destroyer AA. J'espere au moins que 2 FREMM seront en ver...

à écrit le 25/11/2015 à 10:35
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On peut parler du F-35,,,,une véritable gabegie,,, mais le coût du Rafale sont extraordinaires ,,,en proportion avec le pub français... En 2004, Charles Edelstenne, PDG de Dassault Aviation auditionné par la Commission de la Défense nationale et de...

le 25/11/2015 à 21:58
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Je suis surpris que dans notre pays un programme militaire vieux de 14 années ( 1 er avion de série en 1990 ) au coût estime de 10 M€ ( donc en 2004 ) se retrouve 25 ans après autour de 25 M€ ... Mise a part le standard F3 ( obtention du radar à bala...

à écrit le 25/11/2015 à 8:22
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On devait à l'origine avoir 19 frégates FREMM. On aura maintenant 15 "frégates de premier rang", chiffre que l'on "approchera" seulement, en additionnant des choux, des carottes et des navets...

à écrit le 24/11/2015 à 17:37
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Ça fait pas chouia pour surveiller le second domaine maritime mondial !

à écrit le 24/11/2015 à 17:29
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Les coûts , une nouvelle fois sont sous-estimés,,,bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'infos données.Il faut espérer qu'on ne termine pas avec un navire très limité dans ses missions... À TITRE D'EXEMPLE, VOILÀ CE QUE C'EST DU CÔTÉ US: Lockheed Mart...

le 24/11/2015 à 21:18
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Quand on parle d'un programme militaire , il faut éviter de parler des programmes militaires étranger. Pour mémoire le coût du programme Rafale à été de 10 M€ ... Celui du F35 est ( et il n'est pas termine ) de 400M€. L 'un est opérationnel et est ca...

à écrit le 24/11/2015 à 16:01
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Socialistes marchands d'armes.

à écrit le 24/11/2015 à 12:58
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"il faudra s'efforcer de faire le bateau le plus intelligent possible pour qu'il soit facilement exportable" Ce n'était pas cette doctrine qui prévalait ?

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