Arts de la table : Arc International se solidifie grâce aux émergents

L'ex-Verrerie d'Arques, aujourd'hui leader mondial sur son marché, a confirmé son redressement économique et financier en 2011 après avoir connu l'enfer il y a trois ans.
Photo Arc International

Incassable. Le leader mondial des arts de la table, Arc International (Luminarc, Arcoroc, Cristal d'Arques...), a confirmé en 2011 son redressement après le gros trou d'air de 2009 (1 milliard d'euros de chiffre d'affaires pour un résultat opérationnel négatif de 33,6 millions). L'an dernier, le verrier d'Arques a retrouvé des couleurs avec un chiffre d'affaires en hausse de 2,5 %, à 1,107 milliard (1,103 milliards en 2010) et un résultat opérationnel courant en nette croissance de 45 %, à 59,1 millions d'euros (40,6 millions en 2010).
« C'est une bonne année », a commenté à « latribune.fr » le président du directoire d'Arc International, Guillaume de Fougières. Il précise qu'à fin 2011, le groupe a réalisé « entre 70 % et 75 % » du plan de 20 % de réduction de coûts lancé en 2009 qui permettra d'économiser 80 millions d'euros à fin 2012. Un effort répercuté sur les prix qui a permis de reconquérir certaines enseignes comme Ikea et a également servi à contrer l'offensive des produits d'entrée de gamme de ses concurrents, notamment le turc Pasabahce, numéro trois mondial derrière l'américain Libbey, concentré, lui, sur  le marché nord-américain.
« Toutes les idées pour réduire les coûts de 20 % ont été identifiées », rappelle-t-il. Il demeure encore un sureffectif d'une centaine de salariés à Arques (Pas-de-Calais), le bateau amiral d'Arc international, qui exporte 83 % de sa production de produits à haute valeur ajoutée (Cristal d'Arques...). Guillaume de Fougières dispose de « trois pistes de projets de revitalisation pouvant créer des centaines d'emplois » pour recaser ces personnels. Pour autant, il souligne que « la compétitivité regagnée à Arques montre bien qu'il est possible de produire en France et de continuer à exporter des produits innovants et de qualité ». Arc International consacré 3 % de son chiffre d'affaires dans la recherche et développement (R&D) et emploie 290 personnes à Arques.

Une croissance de 11 % dans les pays émergents

Sans surprise, ce sont les pays émergents, qui ont tiré la croissance d'Arc International, alors que les pays matures - Europe de l'ouest et Amérique du Nord - ont eu une faible croissance, voire une décroissance. Aux Etats-Unis, où l'usine de Millville semblait très menacée, le groupe a finalement retrouvé le chemin de la profitabilité, « largement acceptable », selon le patron du leader mondial des arts de la table. Arc International poursuit l'augmentation des capacités du site avec l'entrée en service d'un nouveau four mi-2012 après avoir réussi à les faire croître de 20 % en 2011.
Les pays émergents, en croissance 11 % en 2011, ont représenté 38 % du chiffre d'affaires en 2011 (36 % en 2010), avec un objectif d'atteindre 50 % d'ici à 2015. Notamment grâce à l'extension du site émirien à Ras al Khaimah, qui fournit le Moyen Orient, l'Afrique et l'Inde, avec la mise en service d'un quatrième four et, à un degré moindre, la prise de participation majoritaire en octobre de la société verrière russe OSZ, qui alimentera la croissance d'Arc International en 2012. En Chine, les ventes sont en augmentation de 30 % grâce au renforcement des capacités du site de Nankin en 2009.

1,5 milliard de chiffre d'affaires visé en 2015

En dépit du « manque de visibilité » en 2012, Arc International confirme son objectif d'atteindre en 2015 un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros (soit celui réalisé en 2007), pour un résultat opérationnel de 80 millions. « Nous sommes sur la bonne trajectoire », assure Guillaume de Fougières, qui rappelle que 62 % du chiffre d'affaires est réalisé dans les marchés matures. Il anticipe également une croissance moindre dans les pays émergents en 2012. Cette année, se risque-t-il, « le chiffre d'affaires sera en légère croissance grâce à l'acquisition du russe OSZ et Arc International améliorera églement sa profitabilité ».
Arc International, qui revendique 14 % de parts du marché mondial des arts de la table, dispose de plusieurs cibles d'acquisitions pour atteindre son objectif de 1,5 milliard de chiffre d'affaires en 2015. Le président du directoire n'a pas souhaité préciser mais, interrogé par « latribune.fr », il a assuré que cela n'avait pas de sens d'acquérir un groupe européen. En revanche, l'Indonésie pourrait être le prochain pays, où Arc International pourrait avoir une implantation industrielle. Pour autant, Guillaume de Fougières se montre prudent, rappelant que l'investissement pour installer un four s'élève à 60 millions de dollars et qu'il faut réaliser au moins 75 millions de chiffre d'affaires pour le rentabiliser.
 

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