Quand les robots "visitent" pour vous les musées la nuit

The Workers est un studio londonien dédié à la conception de projets numériques, fondé par Tommaso Lanza et Ross Cairns, tous deux diplômés du Royal College of Art. En février, The Workers, qu'a rejoint David Di Duca, remporte le premier IK Prize. Cette récompense a été mise en place par la Tate Britain pour célébrer la créativité de l'industrie numérique. Leur projet, After Dark, consiste à laisser des robots déambuler dans les galeries dès la tombée de la nuit. Les spectateurs auraient la possibilité de contrôler ces robots depuis leur domicile et ainsi de vivre une expérience singulière du musée. Tommaso Lanza nous éclaire sur ce projet.

LA TRIBUNE - Pouvez-vous nous en dire plus à propos d'After Dark ?

TOMMASO LANZA - Cette idée nous trottait dans la tête depuis un petit moment. Lorsque l'IK Prize a été annoncé, nous avons décidé de tenter notre chance avec David et Ross. Je ne sais pas si c'est une idée nouvelle. Elle mélange différents éléments déjà existants. Lorsque vous utilisez le mot « robot », les gens s'imaginent immédiatement un dispositif complexe.

Pourtant, cela ne doit pas forcément être le cas. Ceci étant dit, cela implique de nombreux défis. Nous avions envisagé certains d'entre eux en amont. Nous en avons découvert d'autres par la suite.

Quels sont les défis que vous avez rencontrés ?

De manière surprenante, il y en a finalement assez peu. La diffusion vidéo est l'obstacle le plus difficile à surmonter. Lorsque vous avez des gens assis derrière leur ordinateur, ils ne doivent pas avoir à attendre trente secondes pour que quelque chose se produise sur leur écran.

Transmettre une vidéo rapidement et à partir du musée est aussi l'un de ces enjeux, ainsi que le robot en lui-même. Mais certaines recherches constituent une base de départ intéressante.

Comment pouvez-vous être certain que rien ne sera endommagé lorsque le public prendra le contrôle des robots ?

Le contrôle qu'exerce le spectateur est limité. Il y a des mesures de sécurité en place. Les robots sont coordonnés avec différents systèmes indépendants, numériques ou physiques, donc ils sont capables de s'arrêter. En outre, ils ne peuvent atteindre une vitesse où ils pourraient devenir dangereux. À titre de comparaison, un musée bondé comporte plus de risques que ces quatre robots !

Pensez-vous voir des robots comme les vôtres se multiplier au sein des musées à l'avenir ?

Nous l'espérons. Nous allons voir ce qui se passera après notre expérience ! Je pense que la bonne question est « Pourquoi voudrions-nous y voir des robots ? » La réponse n'est pas d'ordre pratique.

Nous n'essayons pas de résoudre un problème concret, mais de créer une expérience unique. En d'autres termes, nous essayons de créer la saveur d'une sensation.

Je doute que quiconque dise non à la possibilité d'une visite nocturne d'un musée. Je l'ai vécue, seul ou entouré d'autres visiteurs. Ce sont des expériences uniques. Je veux la procurer à d'autres spectateurs.

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