Les micro-algues de l'américain Solazyme copinent avec le français Roquette

Richement financée, et figurant parmi les sociétés les plus prometteuses sur les biocarburants à base de micro-algues, rien n'est pourtant gagné pour la start-up Solazyme, créée en 2003. D'où des incursions répétées ces derniers mois dans le secteur de l'agroalimentaire et de l'agro-industrie, des marchés plus lucratifs à court et moyen terme.
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Après des alliances avec les groupes européen Unilever, japonais San-Ei Gen et américain Bunge, la jeune pousse de San Francisco s'associe avec le français Roquette Frères, basé à Lestrem (Pas-de-Calais) et l'un des leaders mondiaux dans la valorisation de matières agricoles riches en amidon (maïs, blé, pommes de terre, pois).

Solazyme-Roquette Nutritionals
Les deux acteurs créent une co-entreprise à 50/50, baptisée Solazyme-Roquette Nutritionals. Cette société doit lancer une nouvelle catégorie d'ingrédients naturels dérivés de micro-algues, notamment une gamme de produits à base d'huile, de protéine et de fibres, ayant des performances fonctionnelles et nutritionnelles supérieures aux ingrédients "classiques" présents sur le marché.
Roquette va financer et construire une unité industrielle d'une capacité annuelle de plusieurs dizaines de milliers de tonnes. Propriété de la co-entreprise, cette usine prendra forme début 2011 sur un site de Roquette, dont la localisation précise n'est pas encore connue.
Solazyme va fournir sa technologie de fermentation de micro-algues, Roquette apportera le fonds de roulement nécessaire au fonctionnement de leur alliance, avant que celle-ci ne devienne rentable. Et le français versera à Solazyme une avance sur les droits d'exploitation du site industriel.

Des alliances en série dans l'agro-industrie pour Solazyme
Solazyme a levé 52 millions de dollars en août dernier, lors d'un 4e tour de financement, afin d'accélérer son développement industriel sur le front des biocarburants verts. Mais une production commerciale à grande échelle ne serait pas prévue avant 2 ou 3 ans. En attendant, l'entreprise doit financer une phase de pré-industrialisation très capitalistique. Solazyme parie donc parallèlement sur les marchés de la nutrition, et sur des partenariats dans ce secteur, en attendant son heure de gloire dans les carburants.
En mars dernier, la société s'est alliée au groupe agroalimentaire européen Unilever, aujourd'hui devenu l'un de ses investisseurs. Puis en août, le grand groupe japonais d'ingrédients alimentaires San-Ei Gen, et le groupe américain Bunge prenaient également part à son financement.

Roquette veut devenir leader de l'industrie des micro-algues
Le secteur alimentaire, mais aussi celui de la cosmétique, semblent plus fructueux à court terme pour des sociétés comme Solazyme. Les micro-algues du français Fermentalg, par exemple, pourraient aussi décoller grâce à la cosmologie, la pharmacologie ou l'agroalimentaire.
De son côté, Roquette veut devenir un acteur majeur de l'industrie mondiale des micro-algues dans le domaine de la nutrition. Il est actuellement l'un des plus gros producteurs d'amidon au monde, tourné vers l'industrie agroalimentaire, le secteur de la chimie et la pharmacie.
Outre ce partenariat avec Solazyme, le français a également commencé a diversifier ses activités de transformation agricole vers des activités plus biologiques. Il s'est allié au français Metabolic Explorer, et sa technologie de fermentation de bactéries, dans le domaine de la chimie verte (production de compléments pour alimentation animale, plastiques biosourcés, cosmétiques...).

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Commentaire 1
à écrit le 18/03/2022 à 16:26
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