Pourquoi la Meurthe-et-Moselle n'accueillera pas la flamme pour les JO

Chaynesse Khirouni, présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, a refusé de payer 180.000 euros pour accueillir au mois de juin le relais de la flamme olympique sur son territoire. Elle s'en explique à La Tribune.
Chaynesse Khirouni, présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, ne financera pas le passage du relais de la flamme olympique sur son territoire. Elle privilégie le « sport pour tous » et soutient les athlètes locaux aux Jeux Paralympiques (ici à droite Sonia Heckel, ex-championne d'Europe de Boccia).
Chaynesse Khirouni, présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, ne financera pas le passage du relais de la flamme olympique sur son territoire. Elle privilégie le « sport pour tous » et soutient les athlètes locaux aux Jeux Paralympiques (ici à droite Sonia Heckel, ex-championne d'Europe de Boccia). (Crédits : DR)

LA TRIBUNE - La flamme olympique va entamer le 8 mai, à Marseille, son périple en relais à travers la France. Le tracé dans le Grand-Est sillonnera les départements voisins, mais il évitera la Meurthe-et-Moselle. Pourquoi ?

CHAYNESSE KHIROUNI- En 2021, quelques semaines après ma prise de fonction à la présidence du département, j'ai exprimé mon souhait d'accueillir la flamme, en partenariat avec la ville de Nancy. Nous ne connaissions pas les conditions du passage, mais nous nous sommes dits : pourquoi pas ? C'était une belle occasion de mobiliser 1.900 clubs sportifs et 168.000 licenciés. Nous n'étions pas dans un esprit de polémique. J'ai voulu connaître les conditions financières de cette tradition. On m'a répondu qu'il faudrait payer 180.000 euros. Quand j'ai demandé à en savoir plus, je n'ai obtenu aucune réponse. Tout s'est bloqué.

Quels étaient vos interlocuteurs ?

L'association des départements de France a expliqué que les 180.000 euros à payer correspondaient simplement à un droit de passage. La somme n'incluait pas les coûts directs et indirects de l'animation, à la charge du département. Toute la logistique était à assurer par le territoire.

Et vous avez refusé de payer ?

Nous avons réfléchi, avec le président du comité départemental olympique et sportif, pour aboutir à un choix assumé. Je mesure ce que signifie l'attractivité d'un territoire et je sais quelles sont les démarches qui, à long terme, le rendent attractif. Nous n'étions pas dans une attente immodérée de retombées sur l'attractivité avec les Jeux olympiques. Un tiers des départements ne verront pas passer la flamme sur leur territoire.

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Chaque événement sportif comprend forcément un accompagnement logistique. C'est cet aspect de l'organisation qui vous a rebutée ?

J'exerce la responsabilité de gestion de l'argent public. Je dois être en mesure d'expliquer son utilisation aux élus et aux citoyens. Je ne suis pas capable de dire à qui étaient destinés ces 180.000 euros. Je n'en sais rien ! Les choses étaient beaucoup plus claires quand nous avons reçu le Tour de France. Quand le département accueille une étape, c'est un événement qui traverse notre territoire, avec une caravane, une course, et c'est moins cher. En, 2022, le Conseil départemental a versé une subvention de 50.000 euros à la ville de Longwy, ville arrivée, et 30.000 euros à Tomblaine, ville départ. Les retombées ont été immédiates, et visibles au-delà de notre territoire.

Vous n'engagez pas le budget de votre collectivité pour le relais de la flamme olympique. Avez-vous d'autres projets dans le sport ?

Nous portons d'autres engagements dans le sport pour tous. Au printemps, la Meurthe-et-Moselle organisera les collégiades avec 9.000 jeunes sportifs, et une finale avec 900 jeunes collégiens le 12 juin à Tomblaine. Nous avons aussi créé un fonds d'investissement, doté d'un million d'euros par an jusqu'en 2028, pour rénover et construire des équipements sportifs, acquérir du matériel. Et les Jeux Olympiques ne seront pas absents de notre territoire. Des délégations vont être accueillies. Elles seront bienvenues ! Pont-à-Mousson va recevoir des judokas cubains. L'équipe paraguayenne d'aviron établit son camp de base en Meurthe-et-Moselle, au même titre que les athlètes belges, les basketteurs libanais et les boxeurs ukrainiens. La présence de ces délégations valorise nos territoires. Nous allons les encourager, par esprit sportif.

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Commentaires 4
à écrit le 20/04/2024 à 20:46
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elle a bien eut raison. comme quoi il y a des gens au PS qui n ont pas pour but de jeter l argent du contribuable par les fenetres

à écrit le 20/04/2024 à 16:04
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Elle a bien raison ne pas céder au racket olympique.

à écrit le 20/04/2024 à 8:53
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"On m'a répondu qu'il faudrait payer 180.000 euros. Quand j'ai demandé à en savoir plus, je n'ai obtenu aucune réponse" Le monde est devenu ainsi sous la dictature marchande. De la force de vente à la vente forcée nous y sommes ça y est. Le néolibéra...

à écrit le 20/04/2024 à 0:49
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Du racket, ou tout comme. Tout est a vendre.

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