« Au-delà de la crise sanitaire et de la perte de dynamique entre le premier et le deuxième tour, je considère que c'est le pacte démocratique qui est abimé. On a besoin d'un choc de confiance démocratique. A l'échelle du pays et des villes, où à Nantes nous prendrons notre part », a indiqué Johanna Rolland, réélue avec 59,67% des voix, loin devant la candidate LR Laurence Garnier (27.61%), éconduite pour la deuxième fois, et Valérie Oppelt (LREM) qui a récolté 12,67%. Mais c'est surtout, l'abstention (69,04%) qui a marqué ce second tour. Une désertion massive où la maire sortante y voit « une aspiration à plus de transparence et à un changement de modèle ». Ce en quoi elle estime avoir répondu en recollant les morceaux avec l'écologiste Julie Laernoes entre les deux tours pour concevoir un programme de 323 mesures et repenser un « modèle à bout de souffle ».
Pour Johanna Rolland, «la gauche et les écologistes rassemblés peuvent incarner l'espoir et être un laboratoire d'avenir.» C'est tout l'enjeu de ce duo qui au lendemain de cet épisode électoral et de la crise sanitaire va devoir affronter une crise économique et sociale sans précédent. Des enjeux qui se joueront aussi au niveau de la métropole où la gauche se renforce malgré la perte de deux bastions socialistes à Rezé et Bouguenais.
Un nouveau contrat social et écologique
Au-delà des alliances de raison, « la démocratie ne peut pas passer que par les urnes. On ne peut pas mener des mutations contre 70% de la population. Il va falloir travailler ensemble. Le monde a changé. Nous avons dix ans pour engendrer des mutations profondes et agir vite», commentait Julie Laernoes, qui entend peser pour lever les freins entre écologie et économie pour changer à moyen et long terme. A l'instar de la rénovation énergétique des bâtiments qu'elle voudrait faire émerger comme une vraie filière du BTP de manière à conjuguer relance économique, accompagnement social et création d'emplois pour contribuer aux problématiques de chômage qui s'annoncent dans une métropole jusque-là plutôt épargnée. C'est grâce à son économie diversifiée à travers l'industrie et la santé du futur, ou l'alimentation, identifiés comme filières d'excellence, ou encore les transports que le territoire entend se démarquer. « Au regard des menaces qui pèsent sur le territoire, la priorité numéro 1, c'est l'emploi», souligne Pascal Bolo, adjoint à la maire de Nantes et vice-président de la métropole.
Dans leur programme commun, Johanna Rolland et Julie Laernoes, qui ont scellé un pacte de gouvernance pour la période 2020-2026, ont acté de faire de l'impératif écologique « la clé de voute des politiques publiques » et identifié cinq points de désaccord sur le déménagement du CHU, la vidéoprotection, l'hypothèse d'un nouveau franchissement sur la Loire... Les verts ont aussi obtenu la mise en place d'un débat et d'un moratoire sur le déploiement de la 5G. Un changement de modèle... où l'on va beaucoup discuter dans une métropole choisie pour être un laboratoire d'expérimentation de la 5G.
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