Avis de tempête boursière en vue pour Facebook

La période de "lock-up" empêchant un certain nombre d'investisseurs de vendre leurs titres prend fin. Le paquet d'actions concernées représente 64% du capital du groupe de Mark Zuckerberg. Tous n'ont pas prévu de lâcher prise dans l'immédiat. Mais la chute boursière du numéro un mondial des réseaux sociaux risque sans doute de s'accentuer à court terme
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L'action Facebook va-t-elle à nouveau subir les foudres des marchés financiers ? Trois mois quasiment jour pour jour après son introduction en Bourse, le roi des réseaux sociaux pourrait à nouveau connaître quelques turbulences. De fait, 270 millions d'actions sur 421 millions au total sont dorénavant négociables au terme d'une période de « lock-up » de trois mois. Du coup, là où ces actions étaient bloquées et ne pouvaient être vendues, elles sont aujourd'hui susceptibles de faire la pluie et le beau temps sur le titre Facebook. Un titre qui a certes plutôt connu la pluie depuis son introduction ratée à 38 dollars l'action, la levée de fonds ayant finalement atteint 16 milliards de dollars. Aujourd'hui, la valeur cote 21 dollars et l'on ne compte plus les commentaires plus aigres que doux évoquant un appétit bien trop aiguisé et disproportionné des banquiers introducteurs et de Mark Zuckerberg, le patron de Facebook à l'occasion de cette opération placée sous les sunlights de Wall Street.
D'où la crainte de nombreux financiers que la fin de ce « lock-up » ne précipite le titre vers de nouveaux abîmes. Jeudi, déjà, l'action était malmenée dès les premières cotations, cédant jusqu'à près de 7% pour toucher un nouveau plus bas historique à 19,70 dollars. Certes, il n'est pas dit que les détenteurs de ces 270 millions d'actions se ruent tous chez leur courtier favori pour leur demander de placer leur participation dans un programme de « high frequency trading », ces transactions réalisées à la nanoseconde.

Des investisseurs de longs terme comme les fonds souverains seront toujours là

Ceux qui ont eu « la chance » d'obtenir des titres à l'introduction sur la base de 38 dollars ne sont vraisemblablement pas tous pressés de concrétiser leur moins-value. Et préfèrent sans doute attendre de bonnes nouvelles et une possible reprise de l'action avant de passer à l'acte. D'autres ont des stratégies d'investissement à moyen-long terme et se sont, de toute façon engagés sur cette société dans l'optique de la conserver un bon moment (c'est le cas des fonds de pension où des fonds souverains).
Restent ceux qui piaffent d'impatience et verraient d'un bon ?il une cession rapide, ne croyant pas dans le potentiel de redressement d'un groupe aux perspectives financières finalement assez incertaines. Les prochaines semaines risquent donc d'être très chahutées pour Facebook à Wall Street. D'autant que dans ce contexte plutôt négatif, même ceux ne possédant pas de titres peuvent le jouer à découvert via des systèmes optionnels permettant de parier sur la baisse d'une valeur sans la posséder. Principe qui a largement contribué à faire chuter les banques l'année dernière à pareille période et qui pourrait tout autant jouer de bien mauvais tour au réseau social préféré des ados.

Un chiffre d'affaires en hausse de 32% au deuxième trimestre

Côté bonnes nouvelles, le flux n'est d'ailleurs pas à jet continu. Depuis son entrée en bourse, Facebook a fait plusieurs annonces pour tenter d'améliorer les revenus du versant mobile de son activité qui pèse encore très peu dans son chiffre d'affaires alors que les utilisateurs du réseau social sont de plus en plus nombreux à passer uniquement par leurs appareils mobiles pour s'y connecter. Au titre du deuxième trimestre 2012, Facebook a récemment annoncé une perte nette de 157 millions de dollars, à comparer avec un bénéfice net de 240 millions de dollars, soit 11 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 12 cents, en ligne avec les attentes des analystes. Le chiffre d'affaires, pour sa part, a progressé de 32% à 1,18 milliard de dollars Le numéro un mondial des réseaux sociaux comptait à fin juin 955 millions d'utilisateurs, en progression de 29% d'une année sur l'autre. Le nombre d'utilisateurs quotidiens est ressorti à 552 millions, en hausse de 32%.

Une solution miracle pour financer Instagram

D'un autre côté, le groupe de Mark Zuckerberg est à la recherche de la solution miracle pour financer à bon compte la dispendieuse acquisition pour un milliard de dollars d'Instagram, l'application de partage de photos. Il envisage, par exemple, d'utiliser une loi californienne permettant d'émettre des actions sans les enregistrer auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain.Cette monnaie de singe sera-t-elle acceptée par les actionnaires d'Instagram censés recevoir un paiement en cash mais aussi en actions Facebook ? La commission fédérale chargée du commerce aux Etats-Unis a ouvert, en tout cas, une enquête concernant ce rachat, afin d'évaluer les éventuelles atteintes aux lois antitrusts. Action qui a de fortes chances de repousser l'utilisation de l'application Instagram par le réseau social.

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Commentaires 5
à écrit le 16/08/2012 à 19:05
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Il va changer de nom : Mark Talsucker

à écrit le 16/08/2012 à 18:12
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Bref ... la clientèle virtuelle ! http://blog.cozic.fr/fessebouc

à écrit le 16/08/2012 à 16:52
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au vu du prix d'introduction en bourse et des résultats de l'entreprise, le titre était de 4 fois trop élevé par rapport à sa valeur réelle. Pour moi il s'agit d'un traquenard, les individus / institutions qui ont participé à cette introduction le sa...

le 17/08/2012 à 9:27
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@mickador: depuis le temps, les gens devraient savoir que les institutionnels manipulent le marché à leur gré. Je ne plains donc pas les "particuliers" (les gogos) qui ont les dents longues et qui une fois de plus se sont fait avoir.

à écrit le 16/08/2012 à 16:01
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Il s'agit d'un hold-up. Les anciens prêteurs sur l'épopée FB sont rentrés dans leurs fonds et pourront passer l'éponge avec soulagement pour cet investissement "fou" qu'ils ont construit de toute pièce comme un véhicule financier à haut risque. La qu...

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