Contre les "fake news", Google modifie son algorithme

La firme de Mountain View a annoncé des changements dans la classification des résultats de son moteur de recherche pour réduire la diffusion des fausses informations et canulars.
Grégoire Normand
Google a été fortement critiqué en décembre dernier pour avoir mis en avant des résultats de recherche antisémites ou négationnistes à propos de l'Holocauste.

Les initiatives contre la propagation des fausses informations se multiplient ces derniers jours. Après le cofondateur de Wikipédia qui vient de lancer sa plateforme Wikitribune, Google a annoncé dans un billet de blog ce mardi 25 avril des modifications du fonctionnement de son moteur de recherche. Ces changements devraient permettre de "mettre en avant davantage de contenus de qualité en améliorant notre système de classement des résultats, en facilitant la transmission de commentaires en direct par les internautes". Google a également promis plus de transparence sur son système de classification des résultats et sa politique en matière de suppression de contenus.

Un changement dans le classement

Les modifications opérées par le géant du Net doivent permettre d'améliorer la visibilité des contenus de qualité. Pour ce faire, les développeurs de Google ont travaillé sur quelques indicateurs qui permettent d'établir un classement des sites :

"Le classement des résultats pour une requête repose sur des centaines de signaux, comme la date de publication, ou encore le nombre de fois que les mots clés de la requête apparaissent sur une page. Nous avons ajusté ces signaux pour promouvoir les pages fiables dans notre classement et rétrograder les contenus de mauvaise qualité."

La firme veut ainsi éviter l'incident de décembre dernier, où un site néo-nazi figurait en première position des requêtes sur l'Holocauste en langue anglaise.

Un appel à des évaluateurs

Pour améliorer le fonctionnement des algorithmes, le géant du Net fait appel à des évaluateurs chargés de mesurer la qualité des résultats de recherche Google. D'après le communiqué de la société, "ces évaluations n'ont pas d'impact sur le classement des pages,mais elles nous aident à collecter des données sur la qualité de nos résultats et à identifier les axes d'amélioration". Ces personnes participent à un programme intitulé "Google search quality rater" dont le but consiste à émettre un avis sur une page par rapport à une requête. 10.000 personnes seraient employés dans le monde pour évaluer la qualité des résultats des résultats de recherche.

Au mois de mars, Google a fait une mise à jour des consignes relatives à ce programme "en fournissant des exemples plus détaillés sur ce qui constitue une page Web de mauvaise qualité" comme des informations trompeuses, des canulars ou des théories du complot.

Un outil pour faire des commentaires en direct

Google veut également améliorer les suggestions proposées par le biais de la saisie automatique (première image ci-dessous) et les encadrés optimisés (seconde image) en mettant en place un outil pour signaler ou commenter des contenus "inattendus, erronés ou même déplaisants".

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En s'appuyant sur les commentaires des internautes, les ingénieurs de Google espèrent améliorer ainsi le fonctionnement de ses algorithmes.

Un travail de longue haleine

Si ces annonces peuvent paraître ambitieuses, elles sont loin de résoudre le problème de la prolifération des "fake news" ou désinformation. Comme le rappelle le vice-président de l'ingénierie chez Google Ben Gomes :

"Chaque année, Google traite des milliers de milliards de requêtes. Sur ce volume, nous voyons passer environ 15 % de requêtes inédites chaque jour, ce qui signifie que notre travail est loin d'être terminé, et qu' il y aura toujours de nouvelles sources légitimes à explorer pour présenter aux internautes les réponses les plus pertinentes."

Par ailleurs, la mise à jour du programme d'évaluation ne va pas faire disparaître tous les contenus polémiques. Ils seront surtout moins visibles. Enfin, ces modifications permettront toujours à des personnes de signaler des contenus erronés alors qu'ils sont pertinents, ou d'émettre des commentaires élogieux sur des contenus insultants. Les internautes peuvent également changer l'ordre des résultats en jouant avec la régie publicitaire adwords et en achetant un lien payant comme l'a expliqué une journaliste du Guardian dans un article intitulé "Comment virer les sites négationnistes des premières places de Google ? En payant Google" . Pour se prémunir de tels agissements, Ben Gomes a expliqué à 01net avoir "l'habitude de garder une longueur d'avance sur les gens qui essaient de fausser le système".

"Pouvons-nous dire que ce genre de problèmes de ne se posera plus ? Non. Mais nous pouvons dire que nous ferons de notre mieux et prendrons le problème très au sérieux. Nous devons améliorer l'algorithme, mais il ne sera jamais parfait."

S 'il est encore trop tôt pour tirer des leçons de ces nouvelles annonces, le défi pour le plus grand moteur de recherches au monde s'annonce très difficile face aux diffuseurs de fausses informations qui voient leur contenu fortement partagé sur les réseaux sociaux.

>> Lire aussi : "Fake news" : Google lance son outil de fact-check

Grégoire Normand

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Commentaires 2
à écrit le 26/04/2017 à 18:41
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Nous voilà avertis ! Et heureusement pour nous qu'il n'y a pas que Google dans l'univers des moteurs de recherches. Je veux être seule décisionnaire du contenu que je souhaite consulter et certainement pas laisser le travail de tri entre les fauss...

le 30/04/2017 à 10:27
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