Smartphones : face à ses rivaux chinois, Samsung contre-attaque en Inde

Le géant sud-coréen des smartphones vient d’inaugurer la plus grande usine de smartphones en Inde. Et ce, alors qu’il a récemment cédé sa place de premier vendeur de terminaux du pays à son concurrent chinois Xiaomi.
Pierre Manière
Narendra Modi, le Premier ministre indien (à droite) et Moon Jae-in, le président sud-coréen, se sont félicités, le 9 juillet, du nouvel investissement de Samsung.
Narendra Modi, le Premier ministre indien (à droite) et Moon Jae-in, le président sud-coréen, se sont félicités, le 9 juillet, du nouvel investissement de Samsung. (Crédits : Reuters)

La nouvelle a fait office d'alerte. Au quatrième trimestre l'an dernier, Samsung, pendant des années premier vendeur de smartphones en Inde, a perdu sa place au profit de son rival chinois Xiaomi. Selon le cabinet d'étude Canalys, le géant sud-coréen avait écoulé, sur la période, 7,3 millions de terminaux dans le pays, contre 8,2 millions pour Xiaomi. Chez Samsung, pas question de se laisser distancer sans réagir. D'autant que l'Inde constitue un marché en plein essor, au contraire de la Chine (où les ventes ont baissé pour la première fois l'an dernier) ou des États-Unis, où les populations sont déjà bien équipées. Pour se relancer, le chaebol a mis les petits plats dans les grands : il a inauguré, le 9 juillet, rien de moins que la plus grande usine de smartphones du monde en Inde.

Concrètement, Samsung a agrandi son site de production existant situé à Noida, dans la banlieue de New Delhi, pour un investissement total de 750 millions de dollars. L'inauguration s'est faite en grande pompe. Narendra Modi, le Premier ministre indien, s'est rendu sur place lors d'une cérémonie. Il était accompagné du président sud-coréen Moon Jae-in, qui a fait le déplacement. Ce dernier s'est félicité de voir l'usine de Noida devenir « la plus grande unité de fabrication de Samsung au monde » - dont sortiront, selon lui, jusqu'à 120 millions de terminaux par an lorsqu'elle tournera à plein régime.

Oppo et Vivo en embuscade

Avec cette usine, Samsung espère se relancer sur le marché indien. Sachant qu'au premier trimestre cette année, le géant sud-coréen était toujours derrière Xiaomi en termes de ventes de smartphones, avec une part de marché de 25,1% (contre 30,3% pour son rival).

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IDC Inde

(Crédits : IDC)

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En outre, d'autres fabricants chinois de smartphones se montrent très agressifs en Inde. En témoigne la présence d'Oppo et de Vivo, avec respectivement 7,4% et 6,7% de parts de marché, derrière Samsung. Sachant qu'à l'instar de Xiaomi, leurs smartphones d'entrée et de milieu de gamme semblent adaptés aux besoins et aux moyens de la population.

Développement des réseaux Internet mobile

Pour Samsung, l'Inde n'est pas seulement stratégique en raison de la taille de ce marché. Mais aussi parce que le pays est en train de se doter d'infrastructures télécoms censées permettre la démocratisation des smartphones. Depuis deux ans, le marché indien du mobile est en ébullition depuis le lancement du réseau 4G de Reliance Jio, qui appartient au conglomérat Reliance Industrie du milliardaire Mukesh Ambani, la première fortune d'Inde.

Son idée ? Casser le prix des abonnements pour convertir les Indiens à l'Internet mobile à très haut débit, et rafler un maximum de clients. Ce qui a déclenché une vague de consolidation dans le secteur. À l'instar de Vodafone qui a, en mars 2017, fusionné sa filiale indienne avec son rival Idea Cellular. Pour les fabricants de smartphones, cette bataille est du pain béni, puisqu'elle devrait leur permettre de doper rapidement leurs ventes. Face à une telle opportunité, pas question pour Samsung de laisser la concurrence chinoise lui tailler des croupières sans réagir.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 10/07/2018 à 15:49
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Les téléphones chinois sont plus performants pour un meilleur prix mais cela se paye dans la qualité du produit qui dure moins longtemps. Oui il y a eu une précipitation sur les téléphones chinois dont les médias nous disaient que dorénavant ils étai...

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