Malgré les craintes, la crise n'a pas fait chuter le prix de cession des entreprises

Selon le baromètre Bodacc-Altares, la moitié des entreprises revendues appartiennent au tertiaire. Trois sur quatre ont moins de dix ans.
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Les entreprises françaises ne sont pas si fragiles. Tout du moins celles qui n'ont pas été emportées par la vague monstrueuse de défaillances pendant la crise récente, 180.000 entreprises ayant fait l'objet d'un redressement ou d'une liquidation judiciaire directe ou encore d'une sauvegarde entre 2008 et 2010.

Selon le premier baromètre Bodacc-Altares dévoilé jeudi par la Direction de l'information légale et administrative (DILA) rattachée à Matignon, qui mesure les ventes et les cessions d'entreprises, la valeur des entreprises françaises ne s'est pas effondrée entre 2008 et 2010. Certes, difficultés de financement oblige, le nombre de transactions a chuté depuis 2008 pour s'élever à 44.417 en 2010, dans le sillage de l'essoufflement de la création d'entreprises. « Mais le pire a été évité. Contrairement à ce qui avait été prédit, la valeur des entreprises ne s'est pas écroulée. Elle a même augmenté de 0,9 % sur la période », constate Thierry Million, le responsable des études d'Altares. En clair, les ventes à la casse ont été marginales.

Disparités des prix

Grâce à ce baromètre, qui repose sur les 1,3 million d'annonces publiées par le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc), on en sait désormais un peu plus sur ce marché de la cession-reprise d'entreprise. On sait par exemple que le prix moyen d'une transaction s'élevait à 176.017 euros en 2010 et le prix médian - en dessous et au-dessus duquel se répartit l'échantillon - à 80.000 euros. Trois secteurs sont surtout concernés : les services (47 % des ventes), l'industrie (10,4 %) et la construction (7,6 %), avec de grosses disparités de prix entre les secteurs. Ainsi, dans le commerce, une activité hors magasin, c'est-à-dire réalisée sur les marchés s'est vendu en moyenne 92.632 euros, contre 1,5 million pour une pharmacie.

On sait aussi que ce sont les microentreprises de moins de trois salariés qui constituent l'essentiel des transactions (33.105), en hausse de 6,6 % entre 2009 et 2010, loin devant les échanges de TPE (7.463) et de PME (3.012). Conséquence, dans neuf cas sur dix, le chiffre d'affaires des entreprises échangées est inférieur à 500.000 euros. Parmi les différents statuts d'entreprises, celui de société à responsabilité limitée (SARL) concentre l'essentiel des transactions.

Enfin, passé ce portrait type de la reprise, ce baromètre a aussi l'avantage de tordre une idée reçue : la reprise d'entreprises ne concerne pas vraiment les 700.000 dirigeants qui, selon les calculs de l'Insee, devraient partir à la retraite d'ici dix ans. En effet, les trois quarts des entreprises cédées ont moins de dix ans.

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