Le gouvernement italien compte se doter d'une structure comparable au Fonds stratégique d'investissement (FSI) mis en place en France pour investir dans des entreprises stratégiques et éviter leur prise de contrôle par des groupes étrangers. C'est ce qu'a affirmé Giulio Tremonti, ministre italien de l'Economie, en marge d'un forum d'affaires. Une holding publique gérant 235 milliards d'euros et ouverte à des investisseurs privés, la Cassa Depositi e Presititi (CDP), devrait soutenir ce nouveau fonds. "Nous soumettrons à la Commission européenne un projet de loi identique au texte français. Mieux encore, nous présenterons un texte écrit en français", a même plaisanté le ministre.
La Caisse des dépôts a déjà reçu l'autorisation de prendre des parts dans des entreprises jugées stratégiques. Silvio Berlusconi, Premier ministre, avait officiellement approuvé jeudi 31 mars, cette décision annoncée par Giulio Tremonti. Ce dernier avait justifié cette mesure en déclarant qu'il s'agissait là de "mesures analogues à celles qui existent dans d'autres pays européens", notamment la France.
Parmi les entreprises stratégiques, Parmalat, 4,3 milliards de chiffre d'affaires. L'entreprise était visée, la semaine dernière, par Lactalis, premier sur le marché des produits laitiers en Europe avec un chiffre d'affaires de 9,4 milliards d'euros en 2010. Le 22 mars, Lactalis annonçait détenir 28,97% du capital de Parmalat. L'Union européenne en a été officiellement informée ce jeudi. Et Giuilo Tremonti a précisé que Parmalat faisait bien partie des entreprises protégées par le nouveau dispositif du gouvernement.
Signalant une contre-offensive pour éviter une OPA, le gouvernement a aussi décidé de décaler à fin juin les assemblées générales des firmes cotées en Bourse. Parmalat a d'ailleurs repoussé sont Assemblée général du 25 au 28 juin afin de gagner du temps pour trouver de nouveaux partenaires en Italie. Avec la création de ce Fond stratégique d'investissement, toutefois, il ne devrait plus être nécessaire de mettre en place des partenariats privés avec Ferrero ou Granarolo comme cela avait été envisagé.
Le secteur de l'alimentation n'est pas le seul visé par ce bouclier anti-OPA étangères, les télécommunications et l'énergie pourraient aussi en bénéficier.