Les PME européennes s'unissent contre la bureaucratie

Réunies jeudi dans le cadre du Parlement européen des entreprises, les PME de l'Union européenne ont parlé d'une même voix pour exprimer leur ras-le-bol des tracasseries administratives et règlementaires.
Fabien Piliu
La plupart des théories des économistes tombent d'accord sur le fait que la multiplication des normes engendre une forte hausse des coûts de production, excluant de fait un certain nombre de producteurs du marché, notamment les TPE et les PME qui n'ont pas les ressources financières pour adapter leur production aux différents marchés.

Qu'ils soient français, lettons, croates, allemands ou italiens, les chefs d'entreprises ont le même adversaire. La Chine et plus globalement les pays émergents ? Le niveau de l'euro, qui, avant sa dépréciation récente, pesait sur la compétitivité-prix de leurs produits ? La facture énergétique ?

Bien sûr, ce sont des sujets de préoccupation pour les entrepreneurs de l'Union européenne. Mais, pour eux, ce n'est pas le principal obstacle à leur développement. D'une même voix, les chefs d'entreprises conviés par Eurochambres, l'Association européenne des Chambres de commerce et d'industrie, participant jeudi à Bruxelles au Parlement européen des entreprises se sont élevés contre la bureaucratie imposée au niveau national et européen.

Un prix élevé pour les entreprises

Interrogés sur quatre thèmes - l'international, la formation, l'énergie et la finance -, les entrepreneurs ont plaidé pour une véritable simplification des mesures administratives et réglementaires. En clair, pour une véritable intégration du marché européen. Tant que ce volet de la construction économique européenne ne sera pas achevé, estiment-elles, le développement de la plupart des entreprises européennes restera bridé. Elles en paieraient le prix lorsqu'elles se confrontent à la concurrence internationale et en particulier à celles des pays émergents. Réclament-ils plus de protection de la part de l'Europe face à la concurrence internationale ? Même pas. Interrogés sur les conséquences des accords de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis, 487 des 684 chefs d'entreprises interrogés considèrent qu'elles seront positives, leur offrant la possibilité de développer de nouveaux courants d'affaires.

La différence entre le stock et le flux

En France, un choc de simplification est en cours. Depuis 2007. Mais, comme le rappelle régulièrement la CGPME, les efforts du gouvernement tardent à produire leurs effets, l'exécutif s'attaquant progressivement et principalement au stock quand le flux de nouveaux textes reste toujours aussi conséquent.

Chez CCI France, la simplification est également rangée au rang de priorité. L'angle d'attaque du réseau des Chambres de Commerce et d'Industrie est précis : les normes. " C'est une demandé répétée des entreprises. Pour se développer plus sereinement, elles réclament une véritable simplification des normes européennes ", explique André Marcon, le président de CCI France. Reste à convaincre les autres pays européens de lancer ce chantier. En effet, le cadre normatif national est un excellent moyen de mettre en place un protectionnisme déguisé.

Un beau sujet pour les universitaires

La recherche académique est féconde sur le sujet. La plupart des théories des économistes tombent d'accord sur le fait que la multiplication des normes engendre une forte hausse des coûts de production, excluant de fait un certain nombre de producteurs du marché, notamment les TPE et les PME qui n'ont pas les ressources financières pour adapter leur production aux différents marchés. En revanche, les standards, la reconnaissance mutuelle peuvent favoriser les échanges en signalant aux consommateurs les produits sains et respectueux de l'environnement et des droits sociaux

André Marcon est confiant sur la réussite de cette mission qui a reçu l'appui d'Eurochambres. "Nous avons constitué un groupe de travail avec nos homologues allemands et autrichiens pour réfléchir à la mise en place de solutions rapides permettant d'harmoniser le cadre normatif européen ", précise-t-il, ajoutant que les chambres de commerce tricolores allaient intensifier leurs actions de lobbying à Bruxelles pour faire mieux valoir leurs droits et leurs intérêts. "Faire du lobby n'est pas répréhensible. Bien au contraire. Pourtant, c'est assez mal vu dans notre pays. Ne pas se faire entendre, rester les bras croisés alors que la plupart des décisions qui dessinent l'avenir de nos entreprises se prennent désormais à Bruxelles et non plus à paris, serait un non-sens", poursuit André Marcon.

Bruxelles est sur la même longueur d'ondes

Qu'en pense-t-on à Bruxelles ? Sans surprise, Martin Schulz, le président du Parlement européen, est sur la même longueur d'ondes. "Le Parlement doit permettre aux entreprises européennes de se développer et de lutter à armes égales contre la concurrence internationale. La législation européenne doit être plus claire. Elle doit faciliter l'accès au marché, pas l'inverse. Notre avenir, et notamment celui de notre jeunesse, est en jeu", a-t-il déclaré à un public convaincu... mais qui attend que Bruxelles passe des paroles aux actes.

Fabien Piliu
Commentaires 5
à écrit le 22/10/2014 à 10:20
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j ai été artisan pendant 30 ans et j'ai vu tout un tas d'organisme se greffer autour des créateurs de richesse, les politiques les contrôleurs bidons ,les profiteurs du système, ca suffi , créons une commission d'enquête pour, HO non !!!!! assez

à écrit le 21/10/2014 à 12:17
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la bureaucratie, ou l'art de faire embaucher du personnel qualifié, donc très coûteux et totalement improductif

à écrit le 21/10/2014 à 12:09
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"Interrogés sur les conséquences des accords de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis, 487 des 684 chefs d'entreprises interrogés considèrent qu'elles seront positives, leur offrant la possibilité de développer de nouveaux courants...

à écrit le 21/10/2014 à 7:55
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La bureaucratie européenne vient juste de se mettre en place et surement pas en votre faveur!

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