La Société Générale a dégagé au premier trimestre 2006 un bénéfice net en hausse de 20% à 1,471 milliard d'euros contre 1,226 milliard un an plus tôt. La Société Générale attribue ce résultat, qui dépasse le consensus des analystes et qui est d'autant plus spectaculaire qu'il se compare à un premier trimestre 2005 déjà exceptionnel, à la "très bonne performance" de la banque de détail en France, à la "poursuite dynamique" des relais de croissance (banque de détail à l'international, services financiers, gestion d'actifs, etc.) ainsi qu'à une "performance exceptionnelle" de la banque de financement et d'investissement (BFI).

Le produit net bancaire s'inscrit en hausse de 21,6% à 5,775 milliards, tandis que les frais généraux ont progressé de seulement 11,3%. En conséquence, l'efficacité opérationnelle s'améliore, le coefficient d'exploitation reculant à 59,1%, contre 62,9% un an plus tôt. Le résultat brut d'exploitation trimestriel progresse de 34% à 2,363 milliards d'euros. La banque a engrangé une plus-value de 132 millions lors de la cession d'une des participations industrielles de son portefeuille.

Pour le dixième trimestre consécutif, la charge du risque est très faible, ce qui reflète selon la banque un environnement de crédit toujours favorable, mais aussi une amélioration de ses techniques de gestion du risque et de couverture des expositions à risque. La BFI enregistre même, pour le huitième trimestre de suite, une reprise nette de provisions de 19 millions d'euros. Sa croissance organique a progressé de 52%.

À fin mars, les capitaux propres du groupe s'élèvent à 25,1 milliards d'euros. Le bénéfice net des Réseaux France, Société Générale et Crédit du Nord, a également bénéficié de cet environnement sous la forme d'une hausse de 31% de leurs commissions financières grâce notamment à un bond de 66% sur un an des ordres de Bourse passés par la clientèle et à une collecte record en assurance-vie. La collecte a été dopée par un phénomène que toutes les banques françaises connaissent, à savoir un changement de fiscalité sur les anciennes générations de plans d'épargne logement (PEL), qui a incité les clients à placer ailleurs leur argent.

Avec la gestion d'actifs, les deux autres relais de croissance développés ces dernières années par le groupe, les services financiers spécialisés et la banque de détail à l'étranger, ont poursuivi pour leur part sur leur lancée, avec des hausses de respectivement 13,5% et 11,6% de leurs revenus à données comparables. Pour le premier, la Société générale relève plus particulièrement la croissance de 20% à périmètre constant de la production de crédits à la consommation, dont les encours ont progressé de 18%, et celle de 18,6% (hors affacturage) des engagements de SG Equipment Finance. Quant au second, il est renforcé depuis le quatrième trimestre 2005 par MIBank (Égypte) et intégrera à compter du troisième trimestre Splitska Banka (Croatie), acquise récemment pour 1,0 milliard d'euros. Seule la banque de financement et de taux a affiché des revenus en baisse (-2,5%), du fait d'un impact (-52 millions d'euros) lié à la valorisation "mark to market" des dérivés de crédit et de couverture. En excluant cet impact, ils ont progressé de 5,6% par rapport à un premier trimestre 2005 lui aussi élevé, la banque faisant état notamment d'une bonne activité sur les marchés de taux et d'une "forte hausse" dans les dérivés de matière première.

En un an, la Société Générale a ouvert 266 agences en solde net et 621.000 nouveaux clients l'ont rejointe.

L'action Société Générale gagne 1,31% à la clôture, à 116 euros.