Mittal-Arcelor, l'heure de vérité approche

Mittal, qui veut lancer officiellement son offre sur Arcelor à la mi-mai, ne semble pas impressionné par les différentes tentatives d'Arcelor pour compliquer l'opération. En revanche, celle-ci dépend toujours des décisions des gouvernements concernés, qui sont attendues prochainement. Arcelor tient son assemblée générale le 28 avril.

L'interminable bras de fer entre Arcelor et Mittal est sur le point de se terminer. Mais l'issue de ce combat est encore bien incertaine. Pour le moment, en tout cas, Mittal, qui a lancé une offre de 18,6 milliards d'euros sur son concurrent européen Arcelor, avance doucement mais sûrement ses pions.

Le groupe de droit néerlandais a d'ailleurs confirmé, le 26 avril, qu'il lancerait officiellement cette opération très prochainement. "Les quatre régulateurs (autorités boursières) européens doivent se mettre d'accord. Nous comptons sur une ouverture de l'offre dans la première quinzaine de mai", a expliqué le numéro un mondial de l'acier.

Ainsi, le géant du secteur, qui a plusieurs fois décalé le calendrier de son offre publique d'achat sur Arcelor - il espérait initialement la lancer officiellement début avril - affiche son implacable détermination. Et cela même s'il fait face, depuis l'annonce de son offre sur Arcelor, à une virulente opposition de la part du groupe cible.

Arcelor a ainsi tenté de se protéger par tous les moyens de Mittal, en mettant à l'abri sa filiale canadienne Dofasco, par le truchement de montages juridiques complexes (voir ci-contre). Il a aussi choisi de choyer ses actionnaires en leur versant un dividende exceptionnel mirobolant - Arcelor a augmenté de 85% son dividende 2005, à 1,20 euro contre 0,65 euro. Mais Mittal garde le cap.

Les mesures de défense d'Arcelor n'inquiètent pas outre mesure les investisseurs. "Le fait qu'Arcelor ait mis sous protection Dofasco ne suffit pas à bloquer une opération hostile de la part de Mittal", estime ainsi Makis Agoros, gérant chez Meeschaert. "Ce n'est pas cette situation qui devrait suffire à bloquer une offre de cette importance", ajoute le gérant.

"La décision de bloquer Dofasco est en outre contestable", ajoute pour sa part Gérard Augustin-Normand, président de Richelieu Finance. "Les vraies difficultés pour Mittal sont de l'ordre réglementaire", estime-t-il en revanche. Il est vrai que dans ce dossier, les intervenants sont européens, américains, français, espagnols ou encore luxembourgeois. Une pluralité qui complique encore un peu plus la situation. Hier, un porte-parole des autorités financières luxembourgeoises a laissé entendre que la décision du Grand-Duché serait favorable (voir ci-contre).

"Les différents retards enregistrés par Mittal pour lancer son offre sont davantage liés à des problèmes administratifs et juridiques. Il n'y a pas de risque de monopole en cas de rapprochement, et la part de marché du groupe Arcelor-Mittal ne le placerait pas en position de situation dominante", analyse Gérard Augustin-Normand. "Mittal devra sans doute faire de gros efforts en matière de communication et de transparence en termes de gouvernance", ajoute Makis Agoros.

En attendant le dénouement, encore totalement hypothétique de cette opération, la direction d'Arcelor devra convaincre ses actionnaires, lors de l'assemblée générale de vendredi, que ces derniers ont davantage intérêt à conserver l'indépendance de leur groupe, plutôt que d'accepter l'offre de Mittal.

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