Nouveau rebondissement dans le dossier Arcelor-Mittal. Finalement, un total de 29% des actionnaires du groupe sidérurgique européen Arcelor ont demandé une assemblée générale extraordinaire pour se prononcer sur la fusion avec le sidérurgiste russe Severstal. Selon les statuts du groupe, il faut au moins 20% des actionnaires pour réclamer la convocation d'une assemblée générale. Les actionnaires vont ainsi pouvoir se prononcer sur les modalités de vote concernant la validation de la fusion avec Severstal. La convocation d'une AG extraordinaire devrait donc bien avoir lieu mais il reste à savoir quand. Le sidérurgiste va-t-il faire traîner en longueur afin de faire valider coûte que coûte son mariage avec le Russe?

La fusion avec le sidérurgiste russe Severstal est en effet destinée à faire échouer l'OPA hostile lancée par le groupe indien Mittal Steel, numéro 1 mondial de l'acier, sur Arcelor, numéro 2. Le groupe indien avait annoncé dès mercredi que près de 30% des actionnaires du sidérurgiste européen avaient envoyé une lettre à Joseph Kinsch, président du conseil d'administration du groupe, pour lui demander de convoquer une assemblée générale pour approuver ou rejeter sa fusion avec Severstal. Ils voudraient que les deux tiers de l'actionnariat présent ou représenté lors de cette AG se prononcent sur la fusion, a précisé Mittal.

Arcelor avait déjà prévu de réunir une AG vers le 28 juin pour approuver ou non la fusion, mais suivant la règle de la majorité du capital. Selon cette règle, si plus de 50% de la totalité des actionnaires ne rejettent pas l'opération fin juin, Arcelor et Severstal pourront se marier.

"Pourquoi le vote de 50% des actionnaires ne serait-il pas une décision démocratique?", a lancé lors d'une conférence de presse le patron de Severstal, Alexeï Mordachov, qui accompagnait Guy Dollé à Bruxelles jeudi. Le projet de fusion avec Severstal "ne constitue pas une 'poison pill', les actionnaires peuvent s'y opposer ou apporter leurs parts à Mittal", a expliqué le patron Guy Dollé.

Le patron du groupe européen a qualifié de "fantastique" le projet de mariage avec le sidérurgiste russe, "tant sur le plan industriel que pour les actionnaires d'Arcelor". Il a toutefois reconnu qu'il faudrait "un peu de temps" pour en convaincre toutes les parties. Guy Dollé a également assuré qu'il n'avait pas lancé la contre-offensive contre Mittal Steel "pour garder son job". "De toute façon, je pars à la retraite dans 17 mois", a-t-il souligné. Par ailleurs, il a déclaré "ne pas s'attendre à des problèmes" avec les autorités de la concurrence concernées.

Vendredi, le titre Arcelor termine en hausse de 0,85%, à 34,29 euros.