Malgré un résultat 2005-2006 (à fin mars) de bonne facture, la compagnie aérienne à bas coûts Ryanair affiche sa prudence pour l'avenir. Le groupe irlandais a pourtant dépassé les attentes du marché avec un bénéfice net de 302 millions d'euros, soit 7 millions d'euros au-dessus des attentes du groupe lui-même. Par rapport à l'exercice précédent, le bénéfice net est en hausse de 12%. Le groupe a profité de la croissance de 26% du trafic passagers, à 35 millions de personnes. Le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 28% à 1,69 milliard d'euros, par rapport à l'exercice précédent.

Mais cette année fiscale a surtout été marquée par la hausse du prix du carburant. Ainsi, le groupe estime que les coûts liés au carburant ont bondi de 74% par rapport à l'année précédente, à 462 millions d'euros. Le groupe a toutefois réussi a compenser en partie cette hausse, alors que les coûts globaux de la société ont progressé de 6% sur un an, en prenant en compte le carburant. Hors carburant, les coûts ont baissé de 5%.

"Ryanair a encore une fois enregistré un trafic et des profits record malgré une hausse substantielle des prix du carburant", se félicite le groupe irlandais dans un communiqué. "L'élément déterminant qui a permis à Ryanair d'accroître le trafic passager et les profits a été le refus du groupe de répercuter la hausse du prix du pétrole sur les tarifs alors que dans le même temps les autres compagnies augmentaient leurs prix", explique Ryanair dans un communiqué. "Dans certains cas, les surcharges effectuées sur les tarifs par les compagnies aériennes ont même dépassé notre tarif moyen", ajoute le groupe.

Cela dit, la résistance de Ryanair a ses limites. Et le groupe attend désormais un ralentissement pour l'année 2006-2007. Il vise une croissance du trafic passager de 20% en 2006-2007, à 42 millions de passagers, soit une croissance inférieure à celle enregistrée en 2005-2006. Le revenu moyen par passager, qui avait progressé de 1% en 2005-2006, restera stable en 2006-2007. En outre, le groupe reste également prudent vis-à-vis des perspectives de bénéfice. "Nous attendons une hausse du profit plus modeste, entre 5 et 10%, si le baril de pétrole reste à 70 dollars", précise ainsi le groupe.

Le pétrole pèse sur l'ensemble des compagnies aériennes. Hier, l'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé que pour l'année 2006, l'ensemble des compagnies aériennes mondiales enregistreraient une perte cumulée de 3 milliards de dollars, au lieu d'une perte de 2,2 milliards de dollars initialement attendue (voir ci-contre).

A la clôture, le titre recule de 0,67% à 6,69 euros.