En grande difficulté financière, Infogrames rationalise son portefeuille d'actifs, comme il l'avait annoncé en février. L'éditeur français et sa filiale américaine Atari ont signé des accords de cession de droits de propriété intellectuelle avec des partenaires industriels pour 20 millions d'euros. Les repreneurs sont Vivendi Universal Games pour le jeu Timeshift, America On Line pour Games.com, et THQ Inc pour Stuntman. THQ a pris en outre une option d'achat sur le studio de développement Paradigm Entertainement situé à Dallas, au Texas.

Infogrames compte se servir du fruit de ces cessions pour développer les futures activités et investir dans les nouveaux formats interactifs. "La nouvelle génération de consoles de jeux vidéo et d'appareils portables, ainsi que l'essor des services en ligne offrent une opportunité à notre société de développer notre catalogue de marques, et d'investir dans la création de nouveaux titres", a commenté Bruno Bonnell, PDG d'Infogrames. D'ailleurs, à l'occasion du salon mondial des jeux vidéo qui se tient aux Etats-Unis, Atari a annoncé aujourd'hui l'arrivée prochaine de son jeu, Alone in the Dark, sur PlayStation3 (la nouvelle console de Sony), Xbox 360 et PC. "Développé par Eden Games, un studio interne du Groupe, Alone in the Dark marque le grand retour de la franchise", assure le groupe de jeux vidéo dans un communiqué.

Sur l'annonce de ces cessions, Infogrames a clôturé en baisse de 2,82% à 0,69 euro. La communauté financière est déçue, elle qui pariait sur un rachat de marques par Ubisoft Entertainement, voire mieux, un mariage entre les deux éditeurs français. Les spéculations en ce sens avaient été ranimées à la suite de la parution d'un entretien du PDG d'Ubisoft, Yves Guillemot, dans "La Tribune" du mardi 9 mai. En effet, ce dernier, interrogé sur les actifs à céder d'Infogrames, reconnaissait que "c'est toujours intéressant de regarder ce qui peut se faire".

Surtout, le PDG d'Ubisoft avouait que "rien n'empêche Ubisoft et Infogrames de faire des choses ensemble". Il n'en avait pas fallu plus, hier, pour relancer les rumeurs sur une possible fusion entre les numéros un et deux français. Le titre d'Infogrames avait d'ailleurs bondi de près de 11%. Toutefois, pour Yves Guillemot, "après, une fusion, c'est autre chose... même si Bruno Bonnell est en train d'assainir sa situation financière".