TUI va supprimer 2.000 emplois dans le transport maritime

Après le rachat de l'armateur canadien CP Ships, le numéro un européen du tourisme annonce qu'il supprimera 2.000 emplois au sein de sa filiale de transport maritime Hapag-Lloyd.

Le numéro un européen du tourisme, l'allemand TUI, vient d'annoncer la suppression de 2.000 emplois dans le monde, au sein de sa filiale de transport maritime Hapag-Lloyd suite au rachat de l'armateur canadien CP Ships. Michaël Behrendt, patron de Hapag-Lloyd, a précisé ce matin lors d'une conférence de presse à Hambourg que TUI reprendra uniquement "3.000 des 5.000 salariés de CP Ships".

Le 21 août dernier, l'allemand lançait une offre de rachat d'un montant de 1,7 milliard d'euros sur le Canadien CP Ships. Annonce qui a reçu un accueil plus que mitigé de la part des marchés, entraînant une chute immédiate du titre en Bourse. Les dirigeants de CP Ships étaient bien décidé à vendre au prix fort et les prétendants étaient nombreux, parmi eux le français CMA CGM. Cette nouvelle a donc surpris et inquiété, l'armateur canadien pesant 1,4 milliard d'euros en Bourse. Cette fusion a obligé TUI à procéder à une augmentation de capital d'un milliard d'euros, soit un quart de sa capitalisation boursière. Une augmentation de capital jugée trop élevée par le marché.

Les analystes s'attendaient plutôt à une cession de sa filiale maritime au plus offrant, à une période d'autant plus favorable que le secteur est en forte croissance. Cette acquisition correspond à une totale remise en cause de la stratégie de recentrage sur le tourisme amorcé à la fin des années 90 par TUI. Actuellement, cette activité représente 75% du chiffre d'affaires du groupe.

Quoi qu'il en soit un tel rapprochement va permettre au groupe d'Hanovre de rééquilibrer ses deux moteurs de croissance que sont le tourisme et le transport maritime, diminuant ainsi l'impact des crises du secteur touristique sur les résultats du groupe. Entre le 11 septembre, la guerre en Irak, les catastrophes naturelles où les épidémies, le tourisme a énormément souffert ses dernières années. En effet, le groupe a vu ses bénéfices baisser l'an dernier en raison essentiellement de la difficulté de ses activités en France. Des pertes dues aux charges du plan de restructuration mis en place, au renouvellement de la flotte de Corsair mais également aux émeutes dans les banlieues qui ont pesé sur les résultats de Nouvelle Frontières.

La grande priorité aujourd'hui est donc de réussir l'intégration de l'opérateur. "Cela va, bien sûr, prendre plusieurs années. Hambourg est appelé à devenir le centre névralgique de la branche maritime. Les deux entités vont devoir acquérir la même notoriété et une rentabilité presque identique, celle de Hapag-Lloyd étant actuellement deux fois supérieure à celle de CP Ships", expliquait en fin d'année dernière le président. Les synergies émanant de cette fusion coûteuse ne devraient pas se faire sentir avant 2007 et atteindre leur pleine ampleur en 2008.

En 2005, la division transport maritime affichait un résultat opérationnel en hausse de 6%, à 317,9 millions, pour un chiffre d'affaires de 3,83 milliards, en hausse de 42,7%, CP Ships étant consolidé à partir du 25 octobre.

A la clôture, le titre progresse de 2,48% à 16,10 euros à Francfort.

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