Le premier assureur allemand vient de rendre public son plan de compression d'effectifs, résultant d'une vaste restructuration de ses activités attendue depuis plusieurs mois par l'ensemble des salariés. Ces mesures vont aboutir à la suppression de quelque 5.000 emplois dans l'assurance en Allemagne, et de 2.480 chez sa filiale bancaire Dresdner Bank, dont 1.980 en Allemagne. Les restructurations devraient être bouclées d'ici la fin 2008. Ces mesures devraient se traduire par une économie de 500 à 600 millions d'euros d'ici à 2008. David Waller, directeur des communications externes de l'assureur, a par ailleurs assuré que les pertes d'emplois n'iraient pas au-delà des chiffres annoncés.

Le groupe munichois, qui emploie actuellement 31.500 personnes dans l'assurance en Allemagne, a précisé que pour l'essentiel la compression des effectifs tiendra au fait qu'Allianz va ramener de 21 à 10 ses centres administratifs en Allemagne. Les restructurations chez Allianz, qui visent à rassembler sous un seul toit les activités d'assurance-vie, dommages et maladie, vont coûter environ 500 millions d'euros, a précisé le groupe. "L'impact des mesures de restructurations a déjà été inclus dans les chiffres prévus pour 2006-2008", a précisé la direction. Gerhard Rupprecht, le patron des opérations d'assurance en Allemagne, a par ailleurs expliqué que le produit de la vente récente à Bayer d'une participation de plus de 10% dans le laboratoire Schering viendrait en partie compenser cette charge.

"Allianz perd des parts de marché depuis des années. La réorganisation des activités assurance, entamée l'an passé, doit inverser cette tendance", a justifié Gerhard Rupprecht. Le président du directoire Michaël Diekmann a expliqué qu'il n'y avait aucun moyen d'éviter cette restructuration, visant à redéployer sa structure sur une base paneuropéenne, mais il s'est engagé à n'opérer à aucun licenciement sec jusqu'à la fin 2007.

Pour sa filiale Dresdner Bank, il s'agit d'une nouvelle cure d'amincissement: elle a en effet déjà vu ses effectifs fondre de 45.000 à 30.000 il y a cinq ans. Les quelque 2.500 suppressions d'emplois de la filiale bancaire toucheront essentiellement l'Allemagne mais également les filiales à l'étranger avec 500 postes et plus particulièrement les fonctions de back-office. L'objectif est d'atteindre en 2008 un rendement des fonds propres après impôts de l'ordre de 12%.

La banque a expliqué qu'elle établissait des divisions séparées pour ses clients individuels et les sociétés, pour la banque d'investissement et pour les services aux entreprises. Elle inscrira une charge de restructuration de 400 millions d'euros au plus, attendant en revanche à l'horizon 2008 des synergies de quelque 600 millions d'euros.

A la clôture, le titre gagne 1,54% à 121,46 euros.