La technologie a ses limites. C'est ce que le progrès n'a eu de cesse de démontrer. Pour preuve, après les millions de dollars dépensés dans les coûteux algorithmes des moteurs de recherche, Yahoo! mise aujourd'hui en plus sur la recherche humaine. "Un trop grand nombre de questions restent sans réponse", explique Olivier Parriche, directeur de Yahoo! Search en France.
Après de premières expériences menées notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, Yahoo! France étend à la France et à neuf autres pays en Europe, Yahoo! Questions-Réponses, un service communautaire. Le principe est simple: l'internaute pose sa question "en langage naturel", la classe en fonctions des différents centres d'intérêt répertoriés par le site. Il reçoit ensuite par mail et en ligne la réponse d'internautes, apportant ainsi leur expertise. L'internaute a la possibilité de voter pour la meilleure réponse qu'il a reçu. Le système est en effet fondé sur l'auto-régulation, et l'avis de l'internaute a, comme sur le site d'enchères en ligne eBay, pour but d'éviter les farfelus et les abus.
Et de citer l'expérience menée depuis deux ans à Taiwan. Ce type de service s'est imposé en raison du faible nombre de pages Web locales répertoriées dans les moteurs de recherche, qui entraînait du coup un manque de pertinence des moteurs de recherche taiwanais. Les internautes se sont donc tournés vers ce type de service, qui a connu un véritable engouement. "La part de marché de Yahoo! est passée de 50 à 65%", se félicite-t-on dans la compagnie. Aux Etats-Unis où il a été lancé en décembre, le service compte 7,5 millions d'utilisateurs. En moyenne, une question posée reçoit entre 5 et 10 réponses. Mais ce n'est qu'une moyenne. Donald Trump, qui a demandé comment élever ses enfants, a reçu par mail 70.000 réponses en un quart d'heure.
Le succès d'un tel service communautaire repose sur l'effet d'entraînement. Il faut que l'outil parvienne à un certain seuil d'audience et un nombre de participants suffisant pour s'auto-alimenter. C'est le secret des sites Internet reposant sur la participation des internautes, comme eBay, ou l'encyclopédie libre Wikipedia.
Pour Yahoo!, Questions-Réponses aura un effet "d'addiction" chez les internautes, qui prendront du "plaisir" à répondre aux questions et à "résoudre les problèmes". Mais pas question donc que l'internaute se rémunère pour les réponses qu'il est susceptible d'apporter. Yahoo! inscrit ainsi ce nouveau service dans Web 2.0, dernière terminologie en vogue dans le monde Internet, qui renvoie aux notions d'interactivité, de personnalisation et d'échange. Pour être bien sûr du plaisir que peut prendre l'internaute en répondant aux questions de ses congénères, d'autres que Yahoo! sont plus pragmatiques. Comme Google, qui, sur Google Answer, demande au requérant d'apposer un prix à sa question. Les mises partent de 2 dollars (plus 0,50 dollar de redevance pour Google) et vont jusqu'à 200 dollars avec la garantie d'avoir en face des internautes qui travaillent ardemment à la réponse. Des sommes de nature à accroître cette notion de plaisir.
Yahoo ! mise sur la recherche humaine
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