Vivendi refuse un projet de démantèlement de Sebastian Holdings

Le groupe diversifié annonce avoir rejeté une "demande de coopération présentée par son premier actionnaire Sebastian Holdings visant à démanteler le groupe". Une annonce qui a suscité la spéculation sur le titre. Vivendi relève également ses objectifs: il vise désormais un résultat net ajusté en hausse d'environ 16% à 2,4 milliards d'euros en 2006 et un résulat net ajusté compris entre 3,5 et 4 milliards d'euros pour 2011.

Pour Vivendi, pas question de démantèlement. Dans un communiqué diffusé à l'occasion de la publication de ses résultats pour le premier trimestre 2006, le groupe diversifié de médias et télécommunications a annoncé que son conseil a rejeté à l'unanimité une "demande de coopération avec Sebastian Holdings visant à démanteler le groupe". Cette proposition du premier actionnaire du groupe reposait sur des "hypothèses économiques et juridiques irréalisables", souligne Vivendi. Or, le groupe estime que "la stratégie actuelle est la mieux même de créer de la valeur pour les actionnaires de Vivendi". Sebastian Holdings détient 4% de Vivendi.

Alors que cette "proposition" de coopération est interprétée par le marché comme une offre d'achat, des rumeurs indiquent que le groupe aurait en fait reçu une offre informelle de 40 milliards d'euros de la part de Sebastian Holdings. Des sources proches de Sebastian Holdings indiquent que le groupe d'investissement contrôlé par l'homme d'affaires novégien Alexander Vik (voir ci-contre) aurait proposé 33,50 euros par action pour acquérir la totalité du capital de Vivendi. Sebastian Holdings était devenu en l'espace d'un mois le premier actionnaire de Vivendi. Contacté par latribune.fr, Vivendi dément formellement avoir reçu une offre.

Lors d'une conférence téléphonique, le président du groupe, Jean-Bernard Lévy, a expliqué que Vivendi n'avait reçu aucune offre en bonne et due forme, mais un document de travail, sans plan bancaire. "Nous estimons que ce document de travail n'est pas une offre à proprement parler et que les chiffres qui circulent ne sont en rien étayés", a argumenté le président du directoire. "Un financement est affirmé (dans le document) mais les lettres des banques montrent que ce financement est loin d'être assuré", a-t-il ajouté, pour conclure: "Cette offre qui n'est suivie d'aucun financement assuré est pour nous un chapitre clos".

Relèvement de prévisions

Quoi qu'il en soit, pour appuyer sa décision de rejet de "démantèlement", le groupe annonce une série de prévisions, sur 2006 et à horizon 2011. Ainsi, il prévoit de réaliser un bénéfice net ajusté en hausse d'environ 16% à 2,4 milliards d'euros, cette année.

En outre, il annonce d'ores et déjà ses objectifs à plus long terme et prévoit pour 2011 d'afficher un résultat net ajusté compris entre 3,5 et 4 milliards d'euros. De 2006 à 2011, "chaque métier du groupe devrait connaître une croissance importante de son activité et de ses profits, et chaque métier pourra bénéficier de tous les investissements nécessaires à son développement", explique le groupe dans un communiqué diffusé à l'occasion de la publication de son résultat pour le premier trimestre 2006. "Tous les métiers du groupe devraient contribuer à la croissance, et en particulier les jeux vidéo et la télévision payante en France, qui bénéficieront tout particulièrement des investissements engagés ces dernières années", ajoute le groupe.

Du coup, il prévoit pour la période allant de 2006 à 2011 une croissance moyenne du résultat d'exploitation du groupe comprise entre 8 et 10% par an. De plus, le résultat net ajusté de 2011 sera compris entre 3,5 et 4 milliards d'euros.

Un premier trimestre encourageant

Le groupe, qui a traversé une longue crise, à la suite de l'éclatement de la bulle Internet entre 2001 et 2003, peut aussi se reposer sur un bon premier trimestre 2006 pour afficher sa confiance. Il a enregistré une progression de 11,7% de son résultat net ajusté sur le premier trimestre, à 592 millions d'euros. Le résultat d'exploitation s'est affiché à 990 millions d'euros, affichant une hausse de 41% sur un an. Le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 5,7% à 4,766 milliards d'euros au premier trimestre, grâce à une progression des ventes dans tous les métiers du groupe.

Universal Music Groupe a ainsi affiché un résultat opérationnel de 90 millions d'euros, contre 38 millions d'euros un an plus tôt, grâce à 50 millions d'euros d'exceptionnels. Les jeux vidéo ont vu leur résultat opérationnel doubler à 23 millions d'euros, grâce aux fortes ventes de World of Warcraft. Groupe Canal Plus a pour sa part vu son résultat d'exploitation atteindre 33 millions d'euro, en baisse de 70 millions d'un an sur l'autre, en raison des coûts lié à des contrats de diffusion de match de football de la Ligue 1. Dans les télécoms, SFR affiche un résultat opérationnel de 666 millions d'euros en hausse de 11%. Maroc Telecom enregistre un résultat opérationnel de 207 millions d'euros, en hausse de 15% sur un an.

En Bourse, la spéculation qui avait fait bondir le titre de 4% dans la journée est retombée ensuite. Dans un contexte de forte baisse générale, le titre limite cependant la casse avec un repli de 0,43% à 27,68 euros.

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