Début d'année en fanfare pour le Crédit Agricole

La banque verte a vu ses bénéfices croître de 53% au premier trimestre, en raison notamment de ses performances dans la banque de financement. Dans une interview à La Tribune, les dirigeants du groupe disent pouvoir mobiliser 10 milliards d'euros pour une acquisition d'envergure.

C'est sur les chapeaux de roue que le Crédit Agricole a commencé l'année 2006. Selon les chiffres publiés ce matin, la banque mutualiste Crédit Agricole SA a enregistré au premier trimestre un bond de 53% de son bénéfice net, à 1,39 milliards d'euros. Un résultat tiré par les performances de la banque de financement et d'investissement, ainsi que par la gestion d'actifs.

Cette forte progression du bénéfice net dépasse largement les attentes des analystes. Selon le consensus compilé par l'agence Bloomberg, ces derniers tablaient en moyenne sur un bénéfice de 1,09 milliard d'euros.

Les performances du trimestre ont été tirées par une croissance soutenue de l'activité. Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) a crû de 24% à quasiment 4 milliards d'euros. La banque souligne que tous les métiers ont profité de cette forte activité, et en particulier la banque de financement et d'investissement.

La Crédit Agricole a déployé de gros efforts, l'année dernière, pour mettre en ordre de marche Calyon, la division de banque d'investissement du groupe, constituée après l'intégration du Crédit Lyonnais dans le groupe mutualiste. Et les résultats commencent à se faire sentir: cette division a vu ses bénéfices croître de 59% au premier trimestre, à 479 millions d'euros, soit son "plus haut niveau de revenus jamais réalisé", souligne la banque. Selon Jean-Marie Sander, président de la Fédération Nationale du Crédit Agricole, qui s'exprime ce matin dans une interview accordée à La Tribune, Calyon "mérite un coup de chapeau particulier, à la fois par ses résultats et en étant présent, désormais, dans toutes les grandes opérations de la place de Paris" (voir ci-contre).

Les progrès sont aussi là côté gestion d'actifs, avec des bénéfices en hausse de 30% à 377 millions d'euros, et dans le réseau du Crédit Lyonnais, qui a enregistré un résultat en croissance de 55%, à 183 millions d'euros.

En ce qui concerne le coeur historique de l'activité du groupe, le réseau de banque de détail du Crédit Agricole, les bénéfices correspondant aux 25% détenus par Crédit Agricole SA dans les caisses régionales ont crû de 37,4%, à 248 millions d'euros.

Globalement, les résultats du groupe au premier trimestre ont bénéficié d'un faible coût du risque. Les provisions pour créances douteuses ont en effet été réduites de 8%, à 127 millions d'euros.

Au total, le résultat brut d'exploitation du Crédit Agricole s'est établi à 1,5 milliard d'euros, soit une hausse de 46,7% en un an. Un chiffre qui a profité fortement d'un phénomène de reprise de provision sur l'épargne logement. Abstraction faite de cet élément, la progression serait de 28,2%.

Estimant que "l'intégration du Crédit Lyonnais, aussi bien la banque de détail avec LCL, que les autres métiers, est aujourd'hui achevée et réussie", comme l'affirme Jean-Marie Sander à La Tribune, la banque verte se veut désormais en ordre de bataille pour passer à la vitesse supérieure. Selon le président de la FNCA, les caisses régionales peuvent "mobiliser 10 milliards d'euros de capitaux propres" s'il se présente une opportunité importante d'acquisition...

Après avoir commencé la journée dans le vert, l'action Crédit Agricole SA paye un lourd tribut à la baisse générale des marchés. A la clôture, elle perd 6,44%, à 30,97 euros, à la Bourse de Paris.

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