Une histoire de famille entre le père et le fils

A eux deux, le président Mittal Steel, Lakshmi Mittal et son fils Aditya, dirigent le premier groupe d'acier au monde. Fortunés, ils ont créé leur empire de la sidérurgie à coups d'acquisitions. Lakshmi Mittal est devenu l'homme le plus riche du Royaume-Uni.

C'est l'homme d'affaires le plus riche du Royaume-uni, d'après la liste 2005 du Sunday Times, avec une fortune personnelle de 14,8 milliards de livres (21,6 milliards d'euros). Numéro cinq en 2004, Lakshmi Mittal s'est hissé au sommet, dépassant et doublant presque la richesse du patron russe du club de football de Chelsea, Roman Abramovich. Il est devenu le plus fortuné au Royaume-Uni grâce à l'opération géante qu'il a réalisée en octobre 2004, lorsqu'il a procédé à une fusion tripartite entre son entreprise familiale LNM Holdings, le groupe coté en Bourse Ispat (dont il détenait déjà 77%) et l'Américain International Steel Group.

Le résultat de cette opération a été la naissance de Mittal Steel, numéro un mondial de l'acier, coté au New York Stock Exchange et à Euronext Amsterdam, et dont la famille Mittal, indienne, détient 88% du capital. Le chiffre chiffre d'affaires agrégé en 2004 atteignait 31,2 milliards de dollars, pour 57,6 millions de tonnes vendues et 164.000 salariés dans seize pays et quatre continents.

Il aime se définir comme un fils du désert du Rajasthan, mais c'est le business qui est son pain quotidien, depuis qu'il a commencé à travailler dans l'entreprise familiale de l'acier, à Calcutta. A la moitié des années 80, il était déjà un acteur important. En 1995, c'est la séparation des affaires en famille et l'installation à Londres, où il habite aujourd'hui, dans le quartier chic de Hampstead, tout en gardant son passeport indien. Il aime dépenser son argent pour sa famille et son entourage. Pour le mariage de sa fille Vabisha avec un banquier indien de Londres, il a organisé en juin 2005 une fête hindou de six jours à Paris, incluant une cérémonie à Versailles et les noces dans le château de Vaux-le-Vicomte.

Mais il ne semble pas pour autant partisan du népotisme. Son fils Aditya, 29 ans, présent à côté de son père vendredi à Londres, lors de la conférence de presse détaillant l'offre d'OPA sur Arcelor, a gagné les galons de directeur financier (CFO) de Mittal Steel "grâce à ses propres mérites", jure le père, et "non parce que je les lui ai donnés". Sûr de lui et calme, Aditya affirme de son côté que son travail est pour lui la chose "la plus importante du monde" et qu'il ne dormirait pas la nuit s'il savait qu'il est à ce poste pour le nom qu'il porte et non parce qu'il l'a mérité.

D'ailleurs, malgré son jeune âge, son palmarès n'a rien de chétif, à en croire son père. "C'est Aditya qui a géré les différentes acquisitions que nous avons réalisées au cours de la dernière décennie et qui a suivi de près l'introduction en Bourse du groupe". Plus qu'un dauphin, il est donc déjà un chef de guerre. Qui ne manque d'ailleurs pas d'appétit. L'offre sur Arcelor a beau représenter la plus importante opération de fusion du secteur de l'acier, en associant le numéro un au numéro deux mondial, elle pourrait ne pas être la dernière.

Consolider, dans le langage de la famille Mittal, se traduit par collectionner des acquisitions. Alors que la France est encore sous le choc, le regard de Mittal se porte d'ores et déjà vers la Chine, où le groupe a établit récemment une base en s'offrant 37% du capital de Hunan Valin Iron & Steel. "Nous espérons que la Chine va bientôt s'ouvrir davantage au capital étranger", affirment père et fils, qui guettent l'échéance et ne font pas mystère de leur volonté de croissance dans ce pays.

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