OPA d'E.ON sur Endesa : feu vert sous réserve de l'autorité boursière espagnole

Le feuilleton de l'offre sur le grand électricien espagnol Endesa tire à sa fin. Le gendarme de la Bourse hispanique a levé en fin de semaine dernière un des derniers obstacles à la reprise par le géant allemand de l'énergie E.ON. Mais tout dépend de la suite de l'offre concurrente de Gas Natural.

Le géant allemand de l'électricité E.ON espère voir le bout du tunnel pour son offre sur son homologue espagnol Endesa. Jeudi, l'autorité boursière espagnole CNMV a autorisé l'OPA du groupe germanique à 37,1 milliards d'euros. Celle-ci reste néanmoins suspendue dans l'attente des suites de l'offre concurrente de Gas Natural.

Il reste en effet un gros bémol qui empêche le président d'E.ON Wulf Bernotat, qui avait anticipé cette autorisation rapide par l'autorité boursière espagnole, de crier victoire. Car le gendarme de la bourse hispanique a parallèlement décidé de "suspendre temporairement le délai d'acceptation" de cette offre, tant que l'OPA concurrente préalable de l'espagnol Gas Natural "n'a pas repris ou n'a pas été retirée".

Une réserve à laquelle le patron du groupe allemand s'attendait. Il déclarait ainsi récemment: "nous souhaitons présenter notre offre définitive avant la fin de l'année" afin d'aboutir début 2007. Mais il ajoutait qu' "il est difficile de faire des prévisions", l'avenir de son OPA dépendant avant tout du déblocage de l'offre de Gas Natural.

Endesa a d'ailleurs annoncé jeudi soir qu'il demanderait demain aux tribunaux le déblocage de l'OPA de Gas Natural ainsi que la levée de la suspension prononcée par le Tribunal de commerce de Madrid.

Comme on l'a connu en France, cette affaire a alimenté la controverse en Espagne sur la question du patriotisme économique. Madrid a été accusé d'avoir fomenté l'offre non sollicitée de Gas Natural sur Endesa pour contrer les projets d'E.ON. Tout comme le gouvernement français avait encouragé le mariage entre Gaz de France et Suez afin de soustraire ce dernier aux appétits de l'italien Enel.

La Commission de Bruxelles s'est penchée sur le dossier, mettant la pression sur Madrid afin que soient levés les obstacles réglementaires mis à l'offre d'E.ON. Un cas de figure qui rappelle aussi la tentative de Rome de bloquer le mariage entre le groupe espagnol de construction et de concessions Abertis et celui d'autoroutes transalpin Autostrade sous le prétexte que ce dernier allait passer sous pavillon hispanique. Là encore, les autorités européennes sont intervenues pour empêcher ces manoeuvres protectionnistes.

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