Wall Street replonge de 8% après le repli prononcé de l'indice ISM manufacturier

Les places américaines ont terminé en très fort repli lundi après cinq séances consécutives de hausse. Le Dow Jones a perdu ainsi 7,70% à 8.149 points, le Nasdaq a cédé 8,95% à 1.398 points et le S&PC 500 a reculé de 8,93% à 816 points.

Wall Street a replongé lundi. Après cinq séances consécutives de hausse, ce qui n'était plus arrivé depuis juillet 2007, les indices new-yorkais sont très fortement repartis à la baisse, en raison notamment du repli de l'activité manaufacturière. Et le "black Friday", le vendredi suivant la fête de Thanksgiving, a confirmé que les ventes lors des fêtes de fin d'année seraient moroses. La période devrait être la plus mauvaise depuis six ans, selon la National Retail Federation (NRF), la fédération nationale de la vente au détail.

Le Dow Jones perd ainsi 7,70% à 8.149 points. C'est la quatrième plus forte chute en points de l'histoire de l'indice vedette de la première bourse mondiale. Le Nasdaq cède 8,95% à 1.398 points et le S&PC 500 recule de 8,93% à 816 points.

Sur le front des statistiques, l'indice ISM des directeurs d'achats du secteur manufacturier est ressorti à 36,2 points en novembre, contre 38,9 points en octobre. Il s'agit de son plus bas niveau depuis 1982 Les analystes attendaient de leur côté une baisse moins importante, à 38 points. Rappelons qu'un indice de 50 marque la limite entre une contraction et une croissance de l'activité industrielle.

Par ailleurs, les dépenses de construction ont baissé de 1,2% en octobre par rapport à septembre, contre une baisse de 0,9% attendue par les économistes. Ce chiffre confirme, si besoin, que l'immobilier américain est toujours englué dans la crise et que l'espoir d'une amélioration rapide s'éloigne petit à petit.

Alors que l'économie américaine est officiellement entrée en récession en décembre 2007, selon Bureau national de la recherche économique (NBER), qui est chargé de dater le début et la fin des cycles économiques, Ben Bernanke a laissé entendre que la Réserve fédérale n'abaisserait pas à nouveau ses taux. "La possibilité d'utiliser une politique classique d'action sur les taux pour soutenir l'économie était évidemment limitée à l'heure actuelle", a-t-il indiqué avant d'assurer que la Fed disposait "de nombreux moyens" d'actions.

Du côté des valeurs, le secteur de distribution est logiquement mal orienté alors que le pessimisme de la NRF est partagé par l'America's Research Group. Le cabinet d'études estime en effet que les ventes de fin d'année aux Etats-Unis seront probablement pires que prévu. Wal-Mart, le premier distributeur mondial, perd ainsi 5,14% à 53,01 dollars, Home Depot recule de 8,22% à 21,21 dollars, Target cède 12,50% à 29,54 dollars. Et Best Buy, le numéro un américain de la distribution d'électronique grand public, chute de 8,16% à 19,02 dollars.

La consommation des ménages, financée en grande partie par endettement, pourrait de plus être affectée par une forte réduction des prêts accordés par l'industrie des cartes de crédits. Selon l'analyste vedette Meredith Whitney d'Oppenheimer & Co, ces sociétés devraient réduire leurs prêts de plus de 2.000 milliards de dollars. Du coup, American Express plonge de 15,74% à 19,64 dollars, MasterCard recule de 9,85% à 130,99 dollars, Visa cède 8,58% à 48,05 dollars et Discover Financial baisse de 21,16% à 27,13 dollars.

Les valeurs bancaires reculent également. Citigroup plonge de 22,20% à 6,45 dollars, après avoir fortement rebondi la semaine dernière suite à son sauvetage par l'Etat américain. JPMorgan cède % à dollars, Bank of America abandonne 20,92% à 12,85 dollars et Wells Fargo se replie de 18,97% à 23,41 dollars. Et les banques d'investissements ne se portent pas mieux : Goldman Sachs recule de 16,75% à 65,76 dollars et Morgan Stanley chute de 23,05% à 11,35 dollars.

Toujours du côté des baisses, les compagnies pétrolières font les frais du nouveau repli des cours du pétrole, alors que l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) n'a pas annoncé de baisse de ses quotas après une réunion d'urgence. Exxon Mobil cède ainsi 7,29% à 74,31 dollars, Chevron recule de 8,85% à 72,02 dollars et ConocoPhillips abandonne 8,57% à 48,02 dollars. Dans le secteur parapétrolier, Schlumberger perd 16,72% à 42,08 dollars et Halliburton chute de 13,59% à 15,13 dollars. Enfin, le géant de l'aluminium Alcoa plonge de 13,48% à 9,31 dollars.

General Motors et Ford perdent respectivement 12,40% à 4,59 dollars et 5,20% à 2,55 dollars. GM a réuni ce dimanche son conseil d'administration pour mettre en place un plan de restructuration pour convaincre le Congrès américain d'octroyer une aide de 25 milliards de dollars au secteur automobile. De son côté, Ford a déclaré ce lundi qu'il allait étudier divers scénarios pour sa filiale suédoise Volvo Car, y compris celui d'une cession. Le deuxième constructeur américain souhaite renforcer son bilan et garantir qu'il dispose des ressources nécessaires pour mettre en oeuvre son plan de transformation. Le 18 novembre dernier, Ford avait déjà vendu les deux tiers de sa participation minoritaire du japonais Mazda pour 540 millions de dollars.

Yahoo n'abandonne 6,69% à 10,74 dollars. Selon le Sunday Times, Microsoft aurait repris les négociations avec le portail Internet californien, en vue de racheter son activité de moteur de recherche. Le montant de la transaction serait évalué à 20 milliards de dollars. Mi novembre, le PDG du premier éditeur mondial de logiciels, Steve Ballmer, avait indiqué qu'il était toujours intéressant pour son groupe d'envisager une collaboration dans la recherche, afin de tenter de contrer l'hégémonie de Google sur ce marché.

Enfin, Pilgrims Pride s'enfonce de 45,77% à 62 cents. Le plus gros producteur américain de poulets s'est placé ce lundi sous la protection du Chapitre 11 de la loi sur les faillites, devenant l'une des plus grosses entreprises du pays, hors secteur bancaire, à déposer son bilan à cause de la crise économique et financière.

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