Société Générale : nouvelles dépréciations d'actifs en vue, le titre recule

La Société Générale, qui a récemment émis une alerte sur ses résultats, pourrait passer de nouvelles provisions pour dépréciations d'actifs selon une interview de son PDG, Frédéric Oudéa, dans le Financial Times. En Bourse, l'annonce inquiète.

La banque française Société Générale pourrait passer de nouvelles dépréciations d'actifs cette année, avertit son PDG Frédéric Oudéa dans le Financial Times, après avoir déjà dû passer une provision de 1,4 milliard d'euros au titre du quatrième trimestre 2009. "Il y a probablement encore des actifs à provisionner", estime le dirigeant. "Nous pensons que ce sera gérable vu le chiffre d'affaires généré par la banque et étant donné que le plus gros a déjà été fait", selon lui.

Malgré tout, cette annonce inquiète le marché, dans un contexte défavorable pour les valeurs financières sur fond de régulation des banques aux Etats-Unis. L'action Société Générale décroche ainsi de 4,74% à 44,77 euros ce jeudi, signant le plus fort repli du CAC 40.

Les actifs toxiques font renaître les rumeurs concernant d'éventuels prédateurs souhaitant profiter des déboires de la deuxième banque française pour lancer une OPA. Souffrant d'une taille jugée insuffisante dans ce métier, la banque est allée jusqu'à fusionner en janvier 2009 ses activités de gestion d'actifs avec celles du Crédit agricole au sein d'une entreprise commune Amundi. L'avertissement sur résultat lancé le 13 janvier par la banque avait fait chuter l'action qui avait terminé ce jour-là en repli de 2,86% à 50,19 euros après avoir perdu 5% en cours de séance.

Dans l'interview accordée au Financial Times, le PDG cherche à rassurer les marchés et annonce que la banque française devrait être "légèrement" bénéficiaire sur les trois derniers mois de l'année, là où le marché tablait sur un bénéfice de près d'un milliard d'euros. Pour Frédéric Oudéa, Société Générale devrait récolter les "bénéfices" de cet élagage" vers la mi-2011 une fois que les questions de régulation et de capital seraient éclaircies.

Cette annonce intervient aussi dans un contexte particulièrement tendu en terme d'image de la banque française. En effet, TCW (anciennement connu sous le nom de Trust Company of the West) a engagé des poursuites judiciaires contre son ancien gérant obligataire vedette Jeffrey Gundlach suspecté de vol de données confidentielles, de mensonges envers des clients potentiels et de détention de stupéfiants et de matériels à caractère pornographique sur son lieu de travail. Jeffrey Gundlach, qui a été licencié de TCW le 4 décembre et a depuis créé une nouvelle société, conteste les accusations portées contre lui. Mais l'affaire fait couler beaucoup d'encre outre-Atlantique, et écorne l'image de la banque française.

Le rachat de TCW en 2001 coïncide avec la période au cours de laquelle la Société Générale, qui avait perdu deux ans plus tôt la bataille sur Paribas, a voulu muscler à coups d'acquisitions et de partenariats des activités comme la gestion d'actifs.

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