Malgré la bonne consommation américaine, Wall Street recule... à cause de la Chine

Les places américaines reculent ce vendredi après le repli inattendu de la confiance des consommateurs et les mesures chinoises de resserrement du crédit. Le Dow Jones recule de 1,55% à 9.987 points, le Nasdaq perd 1,02% à 2.155 points et le S&P 500 cède 1,33% à 1.064 points.

Wall Street se replie en cette fin de semaine, après les chiffres macro-économiques mitigés publiés ce vendredi. Mais les marchés ont surtout mal accueilli les nouvelles mesures des autorités chinoises pour freiner le marché du crédit et tenter de prévenir une surchauffe de l'économie. La banque centrale chinoise a relevé de 50 points de base le ratio de réserves imposées aux banques, après une première hausse le mois dernier. Même si les investisseurs s'attendaient à une telle décision, rares étaient ceux qui pensaient qu'elle interviendrait aussi tôt. Elle fait ainsi peser de nouvelles inquiétudes sur la vigueur de la reprise de l'économie mondiale. D'autant que les chiffres de la croissance en Europe ont déçu.

Vers 16h, le Dow Jones recule de 1,55% à 9.987 points, le Nasdaq perd 1,02% à 2.155 points et le S&P 500 cède 1,33% à 1.064 points.

Sur le front des statistiques, la confiance des consommateurs a légèrement reculé en février, alors que les économistes escomptaient une légère hausse. L'indice de l'Université du Michigan est en effet ressorti à 73,7 en estimation initiale, contre 74,4 en janvier et 75 attendu. Le moral des ménages est particulièrement surveillé outre-Atlantique, dans la mesure où leur consommation est le moteur traditionnelle de la croissance.

En revanche, les ventes de détail ont progressé plus fortement qu'espéré au mois de janvier. Elles ont en effet augmenté de 0,5% le mois dernier, là où les économistes avaient anticipé un gain limité à 0,3%. En outre, le repli de décembre a été revu à la baisse, à -0,1% contre -0,3% en estimation initiale. Cet indicateur est également très suivi car il reflète la tendance des dépenses de consommation des ménages.

Du côté des valeurs, Motorola grimpe de 4,96% à 6,98 dollars. L'équipementier en télécoms a confirmé ce vendredi sa future scission en deux sociétés, afin de séparer ses activités de téléphonie et de décodeurs pour la télévision du reste du groupe. Chaque société sera indépendante et cotée en Bourse. Cette opération pourrait intervenir au premier trimestre 2011. Motorola a accumulé les pertes ces derniers trimestres, plombé notamment par sa branche de téléphonie mobile. Le groupe n'a su renouveler à temps sa gamme alors que les attentes des consommateurs changeaient, perdant donc d'importantes parts de marchés. Cette scission était à l'étude depuis de nombreux mois mais avait dû être reportée en raison de la forte dégradation de l'activité des téléphones portables.

Le groupe industriel diversifé 3M chute de 1,98% à 78,69 dollars, perdant tous les gains enregistrés la veille à la suite du relèvement de la recommandation de Bernstein. Le titre est sanctionné ce vendredi par une lecture opposée de Bank of America. L'intermédiaire a en effet abaissé son conseil sur l'inventeur du Post-It et du Scotch, passant de "neutre" à "sous-performer". Il estime que la croissance de son l'activité devrait ralentir au second semestre, pénalisée notamment par les variation des taux de changes.

Aglient Technologies progresse de 1,84% à 29,90 dollars. Le spécialiste des équipements de mesure pour l'industrie des semi-conducteurs a fait état d'un bénéfice net de 79 millions de dollars au quatrième trimestre. Hors exceptionnels, cela représente 38 cents par action, soit 6 cents de plus que le consensus des marchés. Le groupe a par ailleurs livré des prévisions solides pour son nouvel exercice. Il table sur un bénéfice par action (BPA) allant de 1,65 à 1,70 dollar en 2010. Les analystes misaient jusqu'à présent sur 1,49 dollar.

Enfin, Skillsoft bondit de 13,93% à 11,12 dollars. L'éditeur de logiciels, spécialisé dans le "e-learning" a indiqué qu'il allait être racheté par plusieurs fonds d'investissements, dont Berkshire Partners et Brain Capital. Le montant de l'opération est estimé à 1,1 milliard de dollars, ce qui représente 10,80 dollars par action, soit une prime de plus de 10% par rapport au cours de clôture de jeudi.

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