La Bourse de Paris replonge

A la clôture, le CAC 40 chute de 4,01% à 3.432,99 points, à l'occasion d'une journée noire sur l'ensemble des places financières. Les investisseurs s'interrogent sur la vigueur de la reprise économique et s'inquiètent du financement des banques en zone euro.

En nette baisse dès l'ouverture, le CAC 40 a creusé ses pertes au fil de la journée, accélérant même encore son repli avec l'ouverture dans le rouge des marchés américains. Le support des 3.500 points n'a pas tenu et l'indice parisien affiche à la clôture une forte baisse de 4,01% à 3.432,99 points.

La tendance est identique partout en Europe, avec une baisse de 3,16% pour l'indice Dax de Francfort et de 3,29% pour le Footsie 100 de Londres. L'EuroStoxx 50 chute pour sa part de 3,89%.

Les craintes sur un ralentissement de la croissance mondiale ont ressurgi avec des statistiques décevantes au Japon et en Chine. A cela s'est ajouté un nouvel indicateur décevant outre-atlantique. Le moral des ménages américains a plongé en juin, l'indice Conference Board ressortant à 52,9 points, là où les analystes l'attendaient à 62,5 points.

Dans le même temps, le marché s'inquiète du financement des banques en zone euro. Les banques européennes doivent en effet rembourser d'ici jeudi 442 milliards d'euros dans le cadre d'une mégaopération de refinancement lancée il y a un an par la Banque centrale européenne (BCE).

Logiquement, ces craintes affectent les valeurs cycliques -les plus liées à la conjoncture - et surtout le secteur financier. Crédit Agricole décroche ainsi de 7,94% à 8,35 euros, BNP Paribas de 6,92% à 43,75 euros et Société Générale de 6,45% à 33,90 euros. Il s'agit des trois plus fortes baisses du CAC 40. Dexia lâche également 5,78% à 2,95 euros et Axa 5,47% à 12,70 euros.

ArcelorMittal plonge de 6,31% à 22,78 euros, à l'instar des autres valeurs liées aux matières premières et dans le sillage de la baisse des cours du brut. Les opérateurs s'inquiètent d'un ralentissement de la croissance chinoise qui pèserait sur la demande. Vallourec cède ainsi 4,21% à 143,20 euros et Technip 5,12% à 47,99 euros. Ce dernier va devoir verser 338 millions de dollars (275 millions d'euros) pour régler un contentieux avec les autorités américaines qui le soupçonnaient d'avoir corrompu des responsables nigérians pour remporter des contrats au Nigeria.

Toujours pour les valeurs cycliques, le secteur automobile a subi de lourds dégagements. Renault abandonne 5,55% à 30,54 euros et Peugeot 5,99% à 20,96 euros. Le marché attend les chiffres des ventes de voitures neuves en France pour le mois de juin qui seront publiés jeudi.

Le compartiment de la construction a été aussi à la peine : Bouygues lâche 4,38% à 31,77 euros, Vinci 4,95% à 34,63 euros, Lafarge 4,79% à 45,65 euros et Saint-Gobain 4,9% à 31,09 euros. Ce dernier a annoncé lundi la cession de sa division Céramiques avancées au groupe américain CoorsTek pour 245 millions de dollars (199 millions d'euros).

Aucune valeur de la cote parisienne ne termine la journée dans le vert. Les valeurs défensives résistent tant bien que mal : Essilor ne cède que 1,57% à 48,65 euros et Unibail-Rodamco 1,53% à 135,40 euros. Danone "profite" d'un relèvement de recommandation de JP Morgan. L'action recule de 2,32% à 44,25 euros.

Repli limité également pour Suez Environnement (-1,26% à 13,66 euros). Le groupe de services aux collectivités a lancé une OPA sur 68% de la société catalane de traitement des eaux, Aigües de Sabadell au prix de 71 euros par action.

Accor recule moins que le marché (-3,34% à 39,04 euros) alors que les actionnaires du groupe ont approuvé ce mardi la scission des activités de services prépayés et des activités hôtelières. La nouvelle société née du dédoublement d' Accor, Edenred sera cotée pour la première fois vendredi. Cette mise sur le marché représente la plus grosse introduction en Bourse (IPO) d'une entreprise française depuis 2008.

Sur le SBF 120, Gemalto affiche aussi une baisse moins marquée que le marché, en repli de 2,95% à 30,94 euros. Le fabricant de cartes à puces a annoncé mardi le rachat de la société allemande Cinterion Wireless Modules (CWM) pour 163 millions d'euros.

Mieux encore, on notera la très belle performance totalement à contre courant du marché de Trigano (+4,53% à 15,69 euros). Le titre a même pris jusqu'à plus de 6% en ouverture après la publication du chiffre d'affaires trimestriel du groupe de véhicules de loisirs. Les revenus sont ressortis en hausse de 14,9% à 218,6 millions d'euros au troisième trimestre de l'exercice 2009/2010 (mars-mai). Surtout, Trigano a confirmé sa prévision de retour aux bénéfices.

Côté devises, signe du climat d'inquiétudes sur les marchés, l'euro s'affaiblit pour retomber sous 1,22 dollar pour un euro. 1 euro vaut exactement 1,2183 dollar.

Sur les marchés pétroliers, les cours du brut sont en forte baisse en raison de craintes sur la demande chinoise. Le baril de WTI s'échange contre 75,63 dollars et le baril de Brent de la Mer du Nord contre 75,14 dollars.

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