Les investisseurs ont eu à arbitrer à nouveau cette semaine de nombreuses publications de résultats, avec notamment les performances des banques européennes. Le bilan, ressorti positif pour le secteur, a d'ailleurs été l'un des principaux contributeurs à la hausse des marchés.

Car sur le plan de la macroéconomie, les annonces ont en revanche été beaucoup plus mitigées. En point d'orgue, le rapport mensuel sur l'emploi a apporté une note nettement négative sur cette semaine boursière.

Mercredi, les chiffres du cabinet ADP pour le secteur privé, qui annonçait 42.000 créations de postes, soit plus que prévu, avaient fait espérer une bonne nouvelle. Les inscriptions hebdomadaires au chômage, ressorties jeudi en hausse inattendue, ont vite apporté un bémol, confirmé par la publication ce vendredi de destructions d'emploi bien supérieures aux attentes pour le mois de juillet.

L'économie américaine a détruit 131.000 emplois, soit deux fois plus qu'attendu par les analystes (65.000). Certes, l'effet du recensement, qui avait permis d'embellir les chiffres sur les mois précédent, se fait sentir. Mais si l'on ne prend que le secteur privé, les créations d'emplois n'atteignent que 71.000 contre 90.000 attendues.

Dans ce contexte, quel relais pour les marchés alors que la saison des résultats des entreprises touche à sa fin ? Le point de vue de Florence Barjou, gérante de fonds chez Lyxor Asset Management. 

 PALMARES HEBDOMADAIRE

Les valeurs en hausse

La meilleure performance du SRD est signée Theolia. Le titre du producteur d'énergie éolienne s'est envolé de 27,6% et refait son retard après la forte baisse qui a accompagné l'augmentation de capital du groupe à la mi-juillet.

Très recherchées cette semaine, les valeurs liées aux matières premières ont profité de la fermeté des cours, et notamment de ceux du pétrole (le baril de WTI ayant retrouvé les 82 dollars).

ArcelorMittal affiche ainsi une hausse hebdomadaire de 7,6%, Maurel et Prom de 6,8%, Bourbon de 4,4%, Eramet de 4,3%, Technip de 4% et Total de 3,3%. Seule exception, Vallourec recule de 1,9%.

Confirmant le retour en forme des groupes de chimie, Arkema (+9,9% sur les cinq dernières séances) a séduit avec la publication de résultats semestriels supérieurs aux attentes. Le chimiste a renoué avec les profits (bénéfice net de 119 millions d'euros) et a également relevé sa prévision de rentabilité en prévoyant un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de plus de 600 millions d'euros en 2010.

La semaine a été belle également pour Michelin qui affiche un bond hebdomadaire de 9,3%. L'autre équipementier automobile Valeo s'est aussi distingué (+5,4%). En revanche, les constructeurs ont quant à eux souffert de prises de bénéfices alors que le Comité français des constructeurs d'automobiles (CCFA) a annoncé lundi un recul de 8,7% du marché français des voitures particulières neuves en juillet. Renault cède 1,5% et son concurrent Peugeot 1,2%.

Après le soulagement apporté par la publication des "stress tests" et l'assouplissement des contraintes réglementaires du Comité de Bâle, le secteur bancaire a été dopé par la publication de bons résultats semestriels pour la plupart des banques en Europe. Les performances de BNP Paribas (+5,7%) et de Société Générale (+2,9%) ont été bien accueillies, de même que celles de Natixis (+7,5%).

La réaction du marché a en revanche été plus sévère sur Dexia (+0,5%) et sur l'assureur Axa (+0,7%). Crédit Agricole, qui doit encore publier ses résultats le 26 août, a progressé de 4,6% sur la semaine.

EDF a grimpé pour sa part de 4,3% alors que le gouvernement a prévu une augmentation en moyenne de 3,4% des tarifs réglementés de l'électricité au 15 août. Une hausse qui se situe dans la fourchette supérieure des prévisions des analystes, d'où la réaction très positive sur le titre. Selon Goldman Sachs, cette augmentation va représenter un gain supplémentaire de 970 millions d'euros au chiffre d'affaires d'EDF quand Oddo évoque un impact positif de 1,2 milliard d'euros.

Les valeurs en baisse

Lanterne rouge du CAC 40, Lafarge recule de 4,1% sur la semaine. L'agence de notation Moody's a menacé de placer la note du groupe en catégorie spéculative ("junk bond") en raison de l'endettement encore prononcé du groupe de matériaux de construction.

Hors CAC 40, Areva affiche un repli hebdomadaire de 4,9%. Le groupe spécialisé dans le nucléaire a présenté un bénéfice net de 843 millions d'euros au premier semestre. Un résultat en trompe-l'oeil, obtenu par la cession de l'activité Transmission et Distribution (T&D) qui compense un résultat opérationnel déficitaire.