Le marché sanctionne les résultats d'Alstom, Cap Gemini et Alcatel-Lucent

Dans un marché très nettement haussier, les trois valeurs font les frais de publications de résultats et de perspectives décevantes.

Le contraste est saisissant ce jeudi à la Bourse de Paris : quand le secteur bancaire s'envole sur fond de bons résultats de BNP Paribas, trois valeurs accusent au contraire de très nets replis après des publications décevantes.

Il s'agit d'abord d'Alcatel-Lucent dont le titre chute de 7,93% à 2,33 euros à la clôture. Certes, l'équipementier télécoms a annoncé avoir renoué avec la croissance après neuf trimestres d'affilée de recul de ses ventes. Mais cette progression ne s'est pas traduite dans la marge du groupe, dont la rentabilité d'exploitation a déçu au troisième trimestre.

Le chiffre d'affaires s'est établi à 4,07 milliards d'euros, en progression de 10,5%, mais, à 61 millions d'euros, le résultat d'exploitation ajusté s'est inscrit largement en dessous des attentes. Le consensus réalisé par la rédaction de Reuters attendait ainsi des ventes de 3,86 milliards d'euros et un résultat d'exploitation ajusté de 95 millions.

"La clé de cette publication c'est le chiffre d'affaires très fort, mais du point de vue de la marge toutes les économies ont été passées aux clients. Le groupe a raté son effet de levier sur les économies de coûts, et la marge est moins bonne que prévu", commente un analyste basé à Londres.

Les prises de bénéfices sont d'autant plus importantes que la valeur a signé ces derniers temps un beau rally boursier.

Prévisions prudentes pour CapGemini

Déception aussi autour de CapGemini. Après avoir bondi dans les premiers échanges, le titre de la SSII s'affiche comme la deuxième plus forte baisse du CAC 40, en repli de 4,46%.  Le premier groupe européen de services informatiques a fait état d'un chiffre d'affaires de 2,1 milliards d'euros pour le trimestre écoulé, en hausse de 2,5% à taux de change et périmètre constants.

La SSII confirme aussi ses prévisions d'un retour à la croissance organique au second semestre avec une progression attendue entre 3% et 5%. Mais les déclarations du directeur financier, Nicolas Dufourcq, à l'occasion d'une conférence téléphonique ont jeté un froid.  Le dirigeant a indiqué que la France et le Benelux, deux moteurs de croissance importants, n'étaient pour l'instant pas repartis. 

Contexte difficile pour Alstom

Le marché sanctionne également la publication des résultats du premier semestre de l'exercice décalé 2010-2011 d'Alstom. Le titre fait également partie des rares baisses du jour parmi les valeurs du CAC 40, avec un recul de 1,68% à 35,79 euros.

Sur cette période, les performances du groupe industriel, qui intègrent pour la première fois l'activité Transmission d'Areva consolidée sur quatre mois, sont inférieures aux attentes.

Le résultat net chute de 29% à 401 millions d'euros et le résultat opérationnel recule de 8% à 763 millions. De son côté,  le chiffre d'affaires ressort à 10,4 milliards d'euros (+8%).

Selon le consensus réalisé par la rédaction de Reuters, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 531 millions d'euros, un résultat opérationnel de 790 millions et un chiffre d'affaires de 10,3 milliards d'euros.

"Pendant les six premiers mois de l'année 2010-2011, les marchés sont restés globalement difficiles avec des situations contrastées tant en termes de zones géographiques que de technologies", reconnaît Alstom dans un communiqué.

Et les prévisions ne sont guère encourageantes. Le groupe a réitéré dans un communiqué que sa marge opérationnelle devrait être comprise entre 7% et 8% sur les deux prochains exercices, contre 9,1% en 2009-2010 et 8,2% en 2008-2009.

Dernière pierre dans le soulier d'Alstom, le cash flow libre est devenu négatif au premier semestre à -963 millions d'euros, en raison de "la forte dégradation du besoin en fonds de roulement liée au faible ratio commandes sur chiffre d'affaires, au manque d'avances clients associées aux contrats clés en main ainsi qu'au profil de cash moins favorable de projets en fin d'exécution".

Du coup, d'une situation de trésorerie nette de 2,2 milliards d'euros au 31 mars 2010, Alstom est passé au 30 septembre à une situation de dette nette de 1,473 milliard d'euros.

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