L'optimisme de vendredi, né de l'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement grec et d'un accord entre la France et l'Allemagne sur les principes d'un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, a fait place, ce lundi, au retour à l'aversion au risque après la réunion de l'Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro). Malgré l'annonce de l'envoi d'une mission conjointe FMI et Union Européenne à Athènes dès demain pour discuter avec le nouveau gouvernement sur les questions liées aux réformes fiscales, le CAC 40 a terminé sur un repli de 0,63 % à 3.799,66 points.
"Les investisseurs restent focalisés sur la situation complexe de la Grèce et sur le risque de défaut auquel est exposé le pays dès début juillet s'il n'obtient pas le versement d'au moins une partie de la tranche de 12 milliards d'euros du plan d'aide mis en oeuvre par l'Europe et le FMI", estiment les équipes d'Aurel BGC. Or à l'issu de huit heures de réunion, les ministres des Finances de la zone euro ont, dimanche soir, conditionné le déblocage de cette tranche d'aide à Athènes au vote final du programme d'austérité. "Quand on connaît la résistance de la population grecque face à toutes ces mesures, on peut se dire que la situation n'est pas prête d'être réglée", estime Cameron Peacock chez IG Markets.
Dans ce contexte, l'annonce par l'agence de notation Moody's de réexaminer la notation de la dette à long terme de l'Italie, en vue d'une dégradation, fait ressurgir les craintes d'un effet domino. "Si la Grèce était le premier pays à faire défaut, les regards se tourneraient ensuite vers d'autres pays comme l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, peut-être la Belgique mais aussi la France quand on voit son niveau de déficit et d'endettement", a indiqué Didier Reynders, ministre belge des Finances, dans une interview à La Tribune.
Valeurs en baisse
Carrefour a reculé de 1,58 %. Après un troisième "profit warning" en l'espace de neuf mois et un cours de Bourse en chute de 35% depuis l'automne, Carrefour se prépare à une assemblée générale délicate le mardi 21 juin. UBS, à la vente sur le titre, a abaissé de 27 à 24 euros son objectif de cours sur la valeur ce matin.
Comme cela est devenu monnaie courante à chaque nouvelle tension sur la Grèce ou plus généralement sur le sujet de la dette souveraine, le secteur bancaire a été le principal contributeur à la baisse du CAC. Natixis a reculé de 1,52 %, Crédit Agricole de 0,99 %, BNP Paribas de 0,86 % et Société Générale de 0,83 %.
Valeurs en hausse
Plus forte progression de la séance, Michelin a gagné 0,86 %. Selon le journal "Le Monde", Didier Miraton, directeur général du centre de technologie va quitter du groupe de pneumatique. L'un des trois co-gérants actuel "incarne le Michelin traditionnel (...) Mais le pilotage instauré par Michel Rollier et l'arrivée de Jean-Dominique Sénard ont profondément modifié les pratiques", écrit Le Monde sur son site. Et d'ajouter que'"ils sont convaincus qu'il faut décloisonner la recherche du reste de la société pour accélérer les délais de développement des nouveaux produits et faire en sorte d'être plus en phase avec les attentes des clients".
Alcatel-Lucent a avancé de 0,61 %. Au delà de l'annonce de l'élargissement de son partenariat en Russie avec State Corporation Russian Technologies, le titre a surtout profité du relèvement d'objectif de HSBC. L'intermédiaire vise dorénavant 3,8 euros contre 2,3 précédemment.
Publicis (+0,01 %) a résisté à la tendance grâce à l'annonce de l'acquisition de l'agence de communication indépendante chinoise Genedigi Group. Cettte opération conforte le groupe dans son objectif de porter la part de ses revenus dans les pays émergents à 30% sur trois ans.
Hors CAC
Areva chute de 3,91 %. Après le départ d'Anne Lauvergeon peu de chose semble s'opposer à l'entrée d'EDF au capital du groupe nucléaire par ailleurs financièrement affaibli.
Legrand (-0,54 %) va doubler les montants consacrés à sa croissance externe pour les porter à 400 millions d'euros en moyenne par an contre 200 millions jusqu'à présent a indiqué au Figaro Gilles Schnepp, PDG du spécialiste des infrastructures électriques.
Devise et pétrole
En baisse jusqu'à la mi-séance face au billet vert, la monnaie unique s'est reprise. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,431 dollar.
Sur le marché du pétrole, les prix du baril de Brent de la Mer du Nord, reculait de 0,82 % à 112,283 dollars tandis que le WTI était stable à 92,99 dollars (-0,02 %).
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