Même si les mesures annoncées par Angela Merkel et Nicolas Sarskozy n?ont pas suffi à dissiper tous les doutes des investisseurs, la Bourse de Paris a consolidé ses gains. Dans une séance volatile, le CAC 40 a ainsi conclu sur une progression de 0,73% à 3.254,34 points, après une ouverture dans le rouge et gagné jusqu'à 1,79 %.

La hausse de Wall Street, alimentée par les résultats solides de distributeurs comme Target, a certainement rassuré la place parisienne, qui évoluait en dentes de scie dans l?après-midi. A la clôture du CAC 40, le Dow Jones prenait 0,32% et le S&P 500 0,44%.

Mais les investisseurs restent toujours sceptiques par rapport aux mesures proposées la veille par le couple franco-allemand. Certes, Paris et Berlin ont annoncé une batterie de mesures : la création d?un gouvernement économique de la zone euro, la mise en place d?une "règle d'or" et l?adoption d?une taxe sur les transactions financières. Mais rien n?a été annoncé sur la création des euro-obligations ni sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Deux mesures, qui potentiellement auraient pu convaincre les marchés de la volonté politique de la France et de l?Allemagne à trouver une solution à la crise de la dette souveraine.

Signe que les investisseurs craignent toujours un ralentissement de l?économie mondiale, le franc suisse continue de grimper et confirme son statut de valeur "refuge". Et ceci malgré les mesures annoncées par la Banque nationale suisse, notamment en augmentant les avoirs en circulation. Le franc suisse a bondi après ces annonces, et s'échange en fin de journée contre 1,267 dollar.

Sur le front des statistiques, Eurostat a annoncé mercredi que l?inflation hors éléments volatils a baissé en juillet dans la zone euro. Les prix de détail ont diminué de 0,8% par rapport à juin 2011. Outre-Atlantique, les prix à la production ont augmenté plus que prévu en juillet, de 0,2%, après avoir reculé de 0,4% en juin, selon les chiffres publiés mercredi par le département du Travail.

Du côté des valeurs, EADS (+3,67%) a terminé en tête du CAC 40, porté par l?analyse favorable de Crédit Suisse sur le secteur aéronautique. Le broker estime que le secteur est bien armé pour résister à un environnement dégradé. Pour sa part, Total (+0,78%) a profité de la remontée des cours du pétrole.

Les valeurs technologiques ont pâti de la publication du groupe américain Dell, qui a fait état de trimestriels légèrement inferieurs aux attentes et des perspectives annuelles mitigées. Cap Gemini a perdu 1,40% et STMicroelectronics 1,22%. Les cycliques ont également été attaquées, dans un contexte de craintes sur la santé de l?économie mondiale, au lendemain de l?annonce de la quasi-stagnation de l?économie allemande. ArcelorMittal, lanterne rouge du CAC, a perdu 2,74%. Renault 0,51% et Schneider 0,77%.

Pour sa part, Lafarge a également fini dans le rouge (-0,51%). Pourtant, le groupe a annoncé mercredi la cession à l'australien Boral de sa participation dans leur coentreprise pour une valeur de 429 millions d'euros dans le cadre de son désendettement.

Du côté des devises, l'euro gagnait du terrain face au billet vert et s'échangeait contre 1,443 dollar à la clôture des marchés. De leur côté, les cours du pétrole étaient en hausse. A la clôture, le Brent de la Mer du Nord gagnait 1,69% à 110,85 dollars tandis que le WTI avançait de 1,51 % à 87,84 dollars.