La Bourse de Paris est parvenue à rebondir timidement vendredi, mettant un terme à quatre séances de baisse consécutive, dans un marché hésitant entre une bonne surprise en France et une nouvelle statistique décevante sur l'immobilier américain.

Le CAC 40 a grignoté 0,11% à 3.476,18 points dans un volume d'échanges très peu fourni de 2,48 milliards d'euros. Le marché parisien a gagné du terrain dans la matinée, porté par une légère amélioration des perspectives économiques en France. L'Institut national de la statistique estime que le pays échappera à la récession en début d'année, avec une croissance nulle au premier trimestre avant une reprise timide (+0,2%) au deuxième. Dans la foulée, le gouvernement a relevé de 0,5% à 0,7% sa prévision de croissance économique pour l'ensemble de 2012. Pour François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel CIC, les difficultés sont toutefois loin d'être derrière nous car "la consommation des ménages devrait rester largement pénalisée par l'inflation, l'austérité et la persistance d'un chômage élevé".

Indicateur immobilier décevant aux Etats-Unis

La publication d'un nouvel indicateur décevant sur l'immobilier aux Etats-Unis --où les ventes de maisons individuelles neuves ont reculé en février pour le deuxième mois d'affilée-- ont pesé sur le marché qui a toutefois réussi à se redresser légèrement dans les tout derniers échanges.

"En l'absence d'actualité de premier ordre, les investisseurs naviguent à très court terme. Ils prennent leurs bénéfices à la moindre mauvaise nouvelle puis repassent à l'achat sur certains secteurs encore mal valorisés", souligne Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.

Inquiétudes sur la crise dans la zone euro

En zone euro, les négociations se poursuivent sur les remèdes à apporter à la crise de la dette. La Commission européenne envisage trois options pour renforcer son pare-feu, selon la presse allemande: un cumul du mécanisme existant, le FESF, avec son successeur le MES soit permanent, soit jusqu'en 2015 ou enfin jusqu'à juillet 2013 seulement.

Pour Jérôme Boué chez Assya Compagnie Financière, le couple franco-allemand cherche à "éviter tout clash avant les présidentielles françaises. Une fois ces dernières passées, la dure réalité va s'imposer à tous: la crise grecque et globalement celle de la zone euro sont loin d'être terminées".

PSA et CGG Veritas rebondissent

Du côté des valeurs, PSA Peugeot-Citroën a rebondi de 2,30% à 12,89 euros après avoir annoncé qu'il étudiait avec General Motors la possibilité d'étendre leur alliance à de nouveaux modèles et technologies, en particulier pour les berlines.

Michelin a pris 1,33% à 55,70 euros grâce à Standard and Poor's (SP) qui a relevé d'un cran, de "BBB" à "BBB+", la note du géant des pneumatiques en raison de l'amélioration de sa situation financière.

CGG Veritas a gagné 4,68% à 22,70 euros, porté par le relèvement de recommandation sur le titre de "sous-pondérer" à "neutre" par JPMorgan, selon une source de marché.

Le FTSE-100 et le Dax-30 terminent aussi en légère hausse

La Bourse de Londres a terminé en légère hausse vendredi, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnant 9,24 points, soit 0,16% par rapport à la clôture de jeudi, à 5.854,89 points.

Enfin, l'ndice vedette Dax de la Bourse de Francfort a fini vendredi en légère hausse de 0,21% à 6.995,62 points, au terme d'une séance sans impulsion. "Cette semaine, en l'absence de nouvelles économiques d'envergure, le Dax a repris son souffle, les prises de bénéfices ont dominé" a déclaré à l'AFP Oliver Roth, courtier francfortois de Close Brothers Seydler Bank.

Commerzbank a terminé en tête de l'indice vedette (+3,19% à 1,94 euro), requinqué par des commentaires positifs d'analystes estimant que le pire est enfin passé pour la deuxième banque du pays.

Lufthansa a gagné 0,54% à 10,3 euros. A partir du 2 avril, la première compagnie aérienne allemande va augmenter ses prix pour les vols intercontinentaux, afin de compenser la hausse des coûts de carburant, la taxe aérienne allemande et la taxe carbone de l'UE, selon Dow Jones Newswires.

L'assureur Allianz a fini en baisse de 0,27% à 91,18 euros et le fabricant de progiciels SAP a perdu 0,92% à 53,01 euros. Les deux groupes n'ont pas modifié leurs prévisions de résultat à l'occasion de la publication vendredi de leurs rapports annuels.